Le Ninkasi double sa capacité de production à Tarare
> Christophe Fargier, dirigeant-fondateur de la brasserie Le Ninkasi.
Diversification de la production, augmentation de la capacité de brassage, implantation en Pologne : Le Ninkasi se développe sur tous les fronts. Créée en 1997 par Christophe Fargier, cette microbrasserie est aujourd'hui la plus importante de Rhône-Alpes avec près de 10000 hectolitres brassés chaque année pour un chiffre d'affaires de 11,5 millions d'euros et un effectif de 170 personnes. Sa position va d'ailleurs s'affirmer cette année, puisque l'entreprise injecte 300 000 euros dans l'acquisition de six nouvelles cuves de brassage, lui permettrant de doubler ses capacités de production pour passer à 20000 hectolitres par an.
Projet de co-investissement avec BissardonOutre son propre outil de fabrication, la brasserie projette de réaliser un co-investissement avec l'entreprise Bissardon (42) pour créer une ligne de production de cidre. « La demande en cidre est importante, et nous voudrions développer un produit dans le même esprit que nos bières. C'est-à-dire un cidre local de qualité », explique Christophe Fargier. Le projet devrait être opérationnel à l'automne 2016. La ligne sera réalisée chez Bissardon et sera approvisionnée avec des fruits des Vergers du délice, également implanté dans la Loire.
Le Ninkasi lancera cet automne la production d'alcool brun. La distillerie qui équipe son unité de Tarare va être mise en route, après trois ans d'attente, pour produire des whiskys. « L'attente était volontaire. La création de notre unité de Tarare a représenté un investissement important que nous devions digérer. Par ailleurs, la production d'alcool à maturation longue demande d'avoir une bonne assise financière puisqu'elle immobilise de la trésorerie durant 5 ou 7 ans, le temps que les premiers flacons soient prêts pour la vente », reprend le dirigeant-fondateur. Pour donner une couleur locale à la production de whisky, Le Ninkasi fera maturer ses produits dans des fûts de vins locaux comme le Condrieu.
L'entreprise a déjà entrepris de diversifier sa production avec des vodkas aromatisées aux sirops Crozet et a développé une limonade aromatisée au houblon, baptisée Limop. « Pour les micro-brasserie, la diversification de la production est une étape quasi obligatoire pour avoir un modèle économique stable et rentable, renchérit Christophe Fargier, aujourd'hui, nous commercialisons 50 % de notre production dans notre réseau d'établissements. »
Le projet d'implantation en Pologne, que mène Le Ninkasi depuis un an, avance bien. Cet été, le groupe a signé une lettre d'intention validant son droit au bail pour un espace de 2 100 m2 dans l'ancienne gare de Katowice (commune située à 300 km au sud-ouest de Varsovie). Le bailleur devrait réaliser 4 M€ d'investissement pour mettre aux normes l'endroit. La ville de Katowice s'investit également avec une réfection des abords de la gare pour un montant de 3 M€. Le Ninkasi va injecter 2,5 M€ dans l'équipement des lieux. Le groupe créera une brasserie et un lieu festif abritant un bar, un restaurant et une salle de concert, prévu pour septembre 2018.
Le Ninkasi vient d'ouvrir son onzième établissement au cœur du campus universitaire de La Doua à Villeurbanne. Le reste de sa production est commercialisée, en GMS au niveau régional, mais aussi en vente directe pour les entreprises et évènements privés. Le groupe, qui dispose déjà d'un établissement sous franchise à Lyon, est à la recherche de nouveaux emplacements. « Nous devons avoir une croissance responsable. C'est pourquoi nous impliquons pleinement nos équipes dans nos projets de développement », conclut le dirigeant. Dernier acte responsable de l'entreprise : participer avec les membres du réseau Biera à l'élaboration d'une filière de houblon locale (voir LMH 287). Les premières bières au houblon rhônalpin devraient voir le jour fin 2016.
