Le Maroilles au terme de la révision de son AOC
Le décret relatif à l’appellation d’origine contrôlée Maroilles entre dans la dernière phase de sa révision. Si tout va bien, le fromage à pâte molle disposera d’un nouveau cahier des charges en 2012.
Le nouveau cahier des charges de l’AOC Maroilles devait être examiné par le comité national des appellations laitières, agroalimentaires et forestières ce 23 juin. L’histoire de ce fromage, dont l’aire de production correspond à la région naturelle de Thiérache située au sud du département du Nord et au nord de celui de l’Aisne, remonterait au milieu du xe siècle.
Et par un jugement du tribunal de Château-Thierry en date du 13 juillet 1955, le maroilles a obtenu l’appellation d’origine AOC qui lui sera consacrée par le décret du 24 mai 1976, puis par celui du 29 décembre 1986. « Les pratiques des producteurs et des transformateurs qui ont traversé toutes les générations n’ont pas forcément été écrites dans le décret fondateur », explique Éric Champion, délégué territorial Nord-Est pour l’Inao. La profession a donc réfléchi sur la révision de ce décret et sur la formulation d’un nouveau cahier des charges. Un comité de pilotage, constitué dès 2003 de producteurs et d’industriels, s’est mis au travail pour réviser les fondamentaux de l’appellation. Ce travail de réflexion a duré jusqu’au moment où l’ensemble des professionnels, réunis dans l’ODG Maroilles, ont saisi très officiellement l’Inao voici un peu plus de deux ans. « Une commission d’enquête s’est donc déplacée plusieurs fois en 2010-2011 », explique Éric Champion.
Une durée de pâturage minimale
Si la proposition de ce nouveau cahier des charges recueille un avis favorable du comité national, « il y aura consultation publique avec instauration d’une procédure nationale d’opposition de deux mois », poursuit le délégué de l’Inao, ajoutant : « Avec ou sans opposition, le cahier des charges définitif devrait être présenté aux votes du comité national en octobre 2011 ou en janvier 2012 ».
Dans ce nouveau cahier des charges, il n’est plus question d’imposer une race. Par contre, le gros travail de réflexion s’est centré sur le lien avec le milieu géographique. La profession s’est accordée sur une durée de pâturage minimale du troupeau en lactation de 170 jours par an ainsi que sur une surface minimale de 20 ares par vache laitière. Elle s’est aussi montrée favorable à une surface minimale de haies, soit 100 mètres linéaires par hectare de surface fourragère principale.