Le marché du sandwich a encore de l’appétit
Depuis plusieurs années, le succès des sandwiches ne se dément pas. L’an passé, les Français en ont englouti, selon le cabinet Gira Sic, 1,1 milliard contre 930 millions en 1999. « Le sandwich est devenu la locomotive du marché des produits snacking dont il représente aujourd’hui 47 %», estime d’ailleurs Jean Rossi, p-dg de Gira. Ce succès, le sandwich le doit en premier lieu à son rapport qualité/prix. Alors que le ticket moyen pour un déjeuner au restaurant est de 15 à 17 euros, un sandwich et une boisson reviennent en moyenne à environ 4,50 euros. Une économie substantielle en perspective pour des consommateurs désireux par ailleurs de ne pas perdre trop de temps pour déjeuner. « Par ailleurs, le sandwich permet une consommation non salissante et au terme de laquelle il n’y a quasiment rien à jeter hormis l’emballage », ajoute M. Rossi qui voit par ailleurs dans cette consommation « un moyen de s’alimenter avec un produit fonctionnel et énergétique ».
Le sandwich artisanal domine encore
Les Français, deuxièmes consommateurs européens de sandwiches derrière les Britanniques, sont encore largement attirés par les recettes classiques (85 % des ventes) à base de charcuterie (42 %). Mais, on assiste également à un développement des sandwiches à base de volaille (13 %), de fromage (12 %) et de produits de la mer. Principalement artisanaux (78,5 % des ventes), les sandwiches sont achetés en premier lieu dans les circuits de restauration (53 %) et notamment dans les sandwicheries (39 %). Les « boutiques » (GMS, distribution automatique et stations-service) représentent, elles, 25 % des ventes et l’artisanat (boulangeries, terminaux de cuisson…) 22 %. Mais, les choses pourraient évoluer quelque peu dans les prochaines années.
Pour Jean Rossi, les groupes de restauration collective vont chercher à rattraper leur retard en se développant dans la distribution automatique qui représente 80 % des ventes de sandwiches sur les lieux de travail. Compass a d’ailleurs récemment prouvé sa volonté d’exploiter le filon en rachetant Selecta. Par ailleurs, les magasins de centre-ville ont, selon M. Rossi, des opportunités à saisir en développant le réflexe consommation de sandwiches pendant les courses du déjeuner.