Le maïs fait de la résistance
Les cours du blé semblent se stabiliser à un bas niveau qui favorise les exportations françaises. Alors que les cours de l’orge s’effondrent, le maïs semble mieux résister. Cependant le dégel risque d’annoncer le retour de la concurrence d’Europe centrale.
Période du 9 au 15 mars. La situation du marché du blé n’a pas sensiblement évolué depuis notre dernière chronique, les prix s’étant stabilisés sur la base de 107-108 euros rendu Rouen en blé standard vieille récolte, un prix sous lequel il paraît difficile de descendre. Mais la plupart des observateurs faisaient la même observation il y a 2 semaines, alors que le cours se situait à 110-111 euros. Les bas prix actuels et la baisse de l’euro favorisent les exportations françaises, ce qui justifie le relèvement des prévisions d’exportation, annoncé par le dernier conseil céréales de FranceAgriMer. Selon cette nouvelle estimation, 8,8 millions de tonnes devraient être vendues aux pays tiers. 6,3 millions de tonnes avaient été chargées fin février et l’Algérie, qui a déjà acheté 1,8 million de tonnes de blé français depuis le début de la campagne, est encore aux achats. Mais les utilisations intérieures ont été revues en baisse, annihilant la progression des exportations. Le stock de report reste donc au haut niveau de 4 millions de tonnes. Le marché continue à subir la lourde charge de ce chiffre tant sur l’ancienne récolte que sur la nouvelle, surtout en début de moisson ; il n’y a évidemment pas de problème de soudure. Le marché mondial non plus ne connaîtra pas ce genre de problème de soudure entre les disponibilités de fin de campagne et les perspectives de récolte.
Orge : la braderie
La situation pléthorique du marché de l’orge se fait de plus en plus lourdement sentir. Les offres à l’intervention dans l’Hexagone sont maintenant de l’ordre du million de tonnes, qui viendront en déduction du stock marché libre en début de campagne, le stock global étant estimé à 3,8 millions de tonnes. Les organismes stockeurs doutent des capacités d’accueil à l’intervention et choisissent le marché, même s’ils doivent consentir des prix de braderie, sans qu’il n’y ait plus le moindre rapport avec le prix d’intervention puisque l’on cote 78 euros départ Eure-et-Loir. En ce qui concerne le portuaire, une certaine activité n’autorise pas plus de 88 euros rendu Rouen, la nouvelle récolte amorçant la campagne sur la faible base de 95 euros.
Maïs : gare au dégel
Par rapport aux céréales fourragères à paille, le maïs présente encore une zone de résistance en partant d’un bilan mieux équilibré (voir les bilans prévisionnels de FranceAgriMer dans notre édition de la semaine dernière) et dans la persistance d’un courant pour l’amidonnerie du Nord communautaire. Cependant, le dégel du Rhin et du Danube risque de relancer le retour du maïs d’Europe centrale sur ce débouché ouvert actuellement au maïs français. Par ailleurs, le maïs brésilien est concurrentiel sur la péninsule Ibérique dans le cadre de l’abatimento. La résistance sur la base de 126 euros Fob Rhin et de 121 euros rendu La Pallice n’est donc pas assurée.