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Volailles
Le lapin français face à la concurrence espagnole

Avec la hausse des prix de l’aliment, des débouchés chamboulés par la crise et une concurrence exacerbée par l’offre importante sur le marché européen, la filière française du lapin devrait ralentir sensiblement sa production cette année.

© Source : Itavi. Infographie Réussir.

La production de lapin en France devrait reculer en 2021 de l’ordre de 8 % à 10 %, ce qui permettra de rééquilibrer l’offre. « La tendance de fond des abandons d’élevage se poursuit et compte pour 7 % de la baisse de la production », indique François Cadudal, économiste à l’Itavi. S’ajoute à cela des débouchés perturbés par la crise sanitaire depuis 2020, aussi bien en France qu’en Europe du sud. En effet, une partie de la production estivale française trouve preneur en Espagne et en Italie. Dans ce contexte de forte incertitude, les opérateurs de l’amont restent prudents craignant d’alourdir davantage le marché. Et par-dessus tout, ils doivent faire face aux prix élevés des matières premières. Pour rappel, en octobre, l’indice de coût de l’aliment calculé par l’Itavi est resté élevé, se situant 20,5 % au-dessus de son niveau de l’an dernier. Avec la hausse des prix des matières premières sur laquelle elle est indexée, la cotation nationale du lapin vif publiée par FranceAgriMer a progressé de 4,3 % sur les 42 semaines 2021. Depuis la rentrée, la cotation est en hausse de 7,8 % sur un an soit une progression de 16 % par rapport à la moyenne historique (2016-2019) !

L’offre espagnole entraîne des concessions à l’export

Si les exportations françaises de viande de lapin se maintiennent en volume, elles reculent fortement en valeur face à la concurrence de l’offre espagnole. L’Espagne, premier producteur de lapin en Europe, a vu sa consommation apparente de lapin chuter de 14 % entre 2020 et 2021. Le secteur de la restauration hors domicile (RHD) s’est fortement contracté, pénalisé par les restrictions sanitaires et la baisse du flux touristique. Sur le premier semestre 2021, l’Espagne n’a accueilli que la moitié des visiteurs qu’elle avait accueillis au premier semestre 2020, une année qui avait déjà été marquée par la Covid-19. « Le prix moyen des exportations espagnoles recule d’année en année. Cela traduit le fait que les Espagnols ont dégagé des volumes excédentaires sur le marché européen », explique François Cadudal. La filière espagnole a exporté un quart de volume de plus au premier semestre 2021, avec des hausses marquées vers l’Italie, la Belgique et la France. L’offre large espagnole a contraint les opérateurs français à faire des concessions tarifaires sur les autres marchés communautaires. Les prix moyens à l’export ont reculé en moyenne de 10 % sur un an au premier semestre 2021. Sur les huit premiers mois de l’année, les exportations françaises vers la Belgique sont en fort repli (-32 %) ainsi que vers l’Italie (-13 %).

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