Le dire et le faire
La réglementation européenne sur la traçabilité des produits alimentaires va donc s’étoffer. A priori, les acheteurs et les consommateurs ne peuvent que s’en réjouir. Voilà un nouveau moyen de réassurance de la qualité sanitaire des produits mis sur le marché. Encore peut-on se demander si tout cela n’arrive pas un peu tard. Les crises sanitaires de ces dernières années ont enclin depuis longtemps industriels et commerçants français à mettre en place de solides outils de garantie de l’origine des produits et des procédures pour leur retrait éventuel, au travers de l’HACCP, de la certification produit, etc. Surtout, on peut se demander si Bruxelles, si soucieux de contrôler le travail des autres, fait toujours bien le sien. Etait-il tout à fait opportun par exemple d’ouvrir très largement depuis plusieurs années les portes de l’Europe à une industrie thaïlandaise de la volaille dont tout porte à croire qu’elle ne répond pas exactement aux mêmes standards que la nôtre ? Trois jours avant la déclaration du premier cas « officiel » de grippe aviaire dans ce pays, le commissaire européen aux Consommateurs, David Byrne, en visite sur place, aurait, selon la presse locale, tenu des propos très rassurants sur l’état sanitaire de ce pays, et salué les progrès réalisés par Bangkok dans le domaine de la sécurité alimentaire. Nous n’avons pu établir la traçabilité parfaite de ces propos. Mais s’ils ont bien été prononcés, cela n’a rien de très rassurant.