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Le contrat, une solution encore limitée

Emmanuel Bernard, président de la commission commerce extérieur d'Interbev, Philippe Dumas, président de la Sicarev et Gérard Poyer, président de la FFCB.
© C.Jahnich/Apap

Malgré un contexte de crise de l’élevage, une table ronde organisée par Interbev le 6 octobre au Sommet de l’élevage a relevé les freins à la contractualisation en France dans la viande bovine et quelques progrès à l’étranger.

Des contrats pour sécuriser un prix et un marché pour la filière bovine en France et à l’étranger : une solution face à la crise que connaissent les éleveurs ? C’est la question qui a été posée le 6 octobre lors d’une table ronde par Interbev au Sommet de l’élevage. Les contrats assurent contre certains risques du marché, contribuent à la performance et à la création de valeur, réduisent les coûts de transaction entre les maillons et facilitent les investissements spécifiques. Pourtant, selon l’Institut de l’élevage, 95 % des gros bovins finis sont commercialisés par le marché spot. Les contrats commerciaux concernent 3 % des gros bovins finis (JB et bœufs) et 15 % des veaux, alors que 80 % des veaux de boucherie sont sous contrat de service. « Les spécificités de la production bovin viande sont plutôt un frein à la contractualisation », a expliqué Gérard You, du service économie de l’Institut de l’élevage. De nouvelles attentes sont toutefois propices aux contrats de commercialisation. La distribution veut des garanties sur les modes de production pour se démarquer et rassurer le consommateur, la transformation veut sécuriser ses approvisionnements et améliorer l’adéquation de l’offre et de la demande.

Des exemples en Italie et en Espagne

En Italie, Egidio Savi, PDG de la société Parma France, a noué ces derniers mois un partenariat avec la grande distribution. « On a signé un contrat de trois mois avec Coop Italia pour sécuriser la filière, donner de la stabilité aux prix et réduire les risques », a-t-il témoigné. En Espagne, « on a des filières d’intégration pour les veaux de lait et des contrats commerciaux pour l’engraissement des broutards. Ces contrats sont, dans la grande majorité, oraux : la parole engage », a déclaré le chercheur Vicente Jimeno Vinatea de l’Université polytechnique de Madrid. Pour Emmanuel Bernard, président de la commission commerce extérieur d’Interbev et secrétaire général de la Fédération nationale bovine, « la difficulté en bovin viande, c’est qu’on contractualise un animal entier et que la ventilation de la carcasse est inégale. L’autre limite, c’est que si le contrat peut amener de la sérénité, il ne rééquilibre pas le rapport de force entre amont et aval ».

« On est dans une filière où chaque maillon travaille avec de très petites marges dans un contexte de forte volatilité des prix, a ajouté Philippe Dumas, président de Sicarev. La problématique des contrats est aussi de savoir comment on y associe la grande distribution qui s’est lancée dans une guerre des prix entre enseignes. » « Les contrats, je n’y suis pas opposé, a indiqué Gérard Poyer, président de la Fédération française des commerçants en bestiaux, mais la majorité de la production bovine française passe par l’œil du négoce. Des contrats, on en fait tous les jours en ferme et le marché de gré à gré répond aux critères de confiance et d’engagement. » Au cours de la table ronde, une priorité s’est dégagée à l’unanimité : « la réflexion doit porter sur la qualité du produit pour relancer la demande. Tout est dans la consommation », ont asséné les intervenants.

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