Le conflit ukrainien pousse les cours à la hausse
Dans son bilan mensuel publié la semaine dernière, FranceAgriMer a maintenu ses prévisions d'exportation de blé tendre vers les pays tiers à 11,4 millions de tonnes (Mt) pour la campagne 2013/2014. Fin mars, 9,3 Mt avaient été embarquées des ports français, contre un peu plus de 8 Mt en 2013 (+16 %) et 7,1 Mt environ en 2012 (+31 %) à la même époque. Le total des embarquements pour le seul mois de mars a dépassé 1,1 Mt. Il s'agit du deuxième plus gros mois de mars en terme de volumes chargés vers les pays tiers après celui de la campagne 2010/11 (1,6 Mt). Un résultat réalisé grâce aux embarquements toujours dynamiques vers l'Algérie et le Maroc. Le royaume chérifien devrait toutefois stopper ses importations le 30 avril, estimant ses provisions suffisantes. En revanche, le marché a accueilli avec intérêt l'annonce d'une nouvelle affaire vers l'Algérie de 450 000 t pour une livraison mai/juin qui devrait concerner majoritairement l'origine France.
L'Égypte continue pour sa part de bouder le blé français, et a acheté la semaine dernière 230 000 t de blé de Roumanie, d'Ukraine et de Russie. Au 18 mars, les compteurs s'arrêtaient à 660 000 t, soit 60 000 t de moins que lors de la campagne précédente à la même date.
Le stock de blé réévaluéSi les prévisions d'export vers les pays tiers sont maintenues ainsi que les utilisations par l'alimentation animale (4,3 Mt), les ventes vers l'Union européenne baisseraient de 105000 t pour atteindre en fin de campagne 6,57 Mt. Une baisse qui s'explique par une moindre demande de clients italiens et espagnols. Du coup, FranceAgriMer a corrigé à la hausse de 100000 t le stock de report de blé tendre pour 2013/14, le portant à 3,28 Mt. La prévision de stock de report d'orge est également augmentée (+100000 t) à 1,49 Mt, en raison notamment d'une révision en baisse des ventes pays tiers : 1,75 Mt, contre 1,85 Mt estimées en mars. Quant au stock de report de maïs, il a été alourdi de 112000 t, à 3,04 Mt. La collecte a été révisée à 12,72 Mt, contre 12,70 Mt prévues en mars, alors que les incorporations en alimentation animale ont été réduites de 100000 t, à 3,5 Mt.
Du côté des cultures au niveau français, la plaine est belle pour les cultures d'hiver avec une avance non négligeable. Les échos sont moins favorables pour celles de printemps avec des semis qui se sont souvent faits sur des terres rendues difficiles par les fortes pluies de l'hiver et l'absence de fortes gelées. Pour l'heure, c'est surtout le manque d'eau qui pénalise les levées, mais à ce stade rien n'est irréversible.