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Le Comptoir de Mathilde, un concept florissant

Créée il y a dix ans, l’entreprise drômoise enregistre toujours une belle croissance. Elle maîtrise ses ouvertures entre 10 et 15 boutiques cette année. Témoignage du fondateur.

Des effluves de chocolat, une musique feutrée et un décor vintage, « entrer au Comptoir de Mathilde, c’est s’inviter pour goûter chez grand-mère », lâche Richard Fournier, fondateur de l’entreprise installée à Tulette dans la Drôme. Une entreprise qui ne connaît pas la crise et affiche une croissance de 35 % par an depuis 2007. « L’idée de départ était de recréer les épiceries d’antan dans lesquelles nous proposerions de l’épicerie fine, avec pour produits phare, babas en bocaux, liqueurs et alcools. En ce qui concerne les babas, j’ai rapidement compris que c’était une fausse piste, car trop typés “ consommation francophone ”. D’où le choix du chocolat. Il apparaissait en effet qu’entre le très bon chocolatier et l’industriel, il y avait un segment vide et surtout pas de pâte à tartiner artisanale. », explique-t-il. L’épopée chocolatée débute en 2008 avec pour principe de base de « revisiter les classiques pour augmenter la qualité et travailler des goûts et des formes différenciants. Pour faire du beau et surtout du bon », affirme le dirigeant.

L’offre du Comptoir de Mathilde s’établit sur quatre segments : le chocolat de grignotage avec une teneur en cacao d’au moins 70 % sur le chocolat noir fournit par Callebaut le fabricant belge ; la pâte à tartiner (300 tonnes/an) haut de gamme sans huile de palme, sans OGM contenant entre 30 % et 50 % de pâte de noisette déclinée avec divers arômes ; les alcools de spécialité, élaborés en interne, et notamment, le baba non stérilisé, conservé dans l’alcool à 12°; et, l’épicerie salée avec moutardes, huiles, vinaigres implémentés, sels et poivres, qui représente avec l’épicerie fine 40 % du chiffre d’affaires du Comptoir de Mathilde.

90 % des produits conçus en interne

« 90 % des produits que nous vendons sont conçus en interne. La diversification était nécessaire pour annualiser notre activité, les pics de vente du chocolat étant très saisonniers. Pour les 10 % restants, nous nous approvisionnons auprès d’entreprises artisanales. Tout l’enjeu étant d’équilibrer approvisionnement et productivité », souligne Richard Fournier. Mais c’est surtout en 2012, que l’entreprise a pris un virage majeur avec le lancement des magasins en franchise. « Pour compléter le BtoB, qui avait connu une forte expansion dès 2011, et les boutiques pérennes ou éphémères que nous avions déjà, nous avons fait de notre enseigne une véritable franchise », explique-t-il. Le réseau comptait à fin 2016, 50 magasins (cinq à l’étranger) dont 22 ont été ouverts la même année. « Nous prévoyons d’en ouvrir seulement douze à quinze en 2017 pour éviter la surchauffe, mais les demandes spontanées sont très importantes », indique Richard Fournier.

Mobiliers et façades sont fabriqués en interne avec des matériaux recyclés. L’entreprise propose aussi un accompagnement des franchisés en amont de leur projet puis après sa réalisation. Le Comptoir de Mathilde vise les 100 boutiques et 30 millions d'euros de chiffre d'affaires (contre 15 en 2016) à l’horizon 2020.

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