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Le bœuf de Normandie achoppe sur la commercialisation

Depuis plus de dix ans, les producteurs de bœufs normands se battent pour construire une filière et obtenir une appellation d’origine contrôlée. Trouver les débouchés reste encore le défi à relever pour la trentaine d’éleveurs engagés dans la démarche.
Si l’organisme de défense et de gestion du bœuf de Normandie a été créé autour de trois collèges (producteurs, collecteurs et transformateurs), le dossier de demande d’une AOC n’est pas encore totalement complet pour être présenté à l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). Pourtant, les éleveurs se battent depuis plus de dix ans pour construire une filière solide. Un partenariat a notamment été signé fin 2010 avec l’Adema, la structure de commercialisation de l’AOC Maine-Anjou. Les premiers abattages de bœufs de Normandie ont d’ailleurs débuté au mois d’octobre. Mais pour le président de l’ODG, Franck Guesdon, le partenariat s’avère décevant. « L’accord passé avec Adema s’est fait sur un prix fixe toute l’année. Or les cours du conventionnel ont augmenté. L’approvisionnement a laissé à désirer puisque le conventionnel est devenu aussi cher voire plus », précise Franck Guesdon. Depuis, les grilles tarifaires ont été revues, mais il va falloir un peu de temps pour que les producteurs décident de revenir vers l’Adema.

De nouveaux contrats à trouver

Dans le fonctionnement de la filière, les animaux sont abattus à la Selvi, à Alençon. L’organisation et la logistique d’abattage des animaux sont gérées par l’Adema. Une quarantaine de producteurs se sont mis sous contrat, représentant seulement cinq bœufs abattus par semaine, mais affichant la volonté de passer rapidement à dix bœufs. « Il y a du potentiel, 90 % des bœufs normands pourraient entrer dans la démarche », estime Franck Guesdon. Malgré une organisation rigoureuse notamment dans la planification des abattages, trouver des débouchés au bœuf de Normandie n’est pas chose aisée. Il est actuellement commercialisé en vente directe chez trois éleveurs dans l’Eure et le Calvados, ainsi que dans les magasins des Éleveurs de la Charentonne. Le défi pour les acteurs sera de signer de nouveaux contrats avec les distributeurs et d’adapter le produit à la demande. « Des projets avancent mais les producteurs doivent aussi motiver les abattoirs », relève Franck Guesdon. Le syndicat pense ainsi déposer un nouveau dossier de demande d’AOC à l’Inao au second semestre 2012.

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