Le bio cherche un second souffle
L’agence BIO a présenté hier les résultats économiques de l’Agriculture Biologique. Fort d’une progression en trompe l’œil des productions animales bovins et ovins et surtout poulets de chair
(+ 5 % en 2003), les divers intervenants ont tenté d’expliquer leur volonté de développement de cette technique de production. En France, 11 377 agriculteurs pratiquent l’agriculture bio. Certains sont plus axés sur le segment viande, d’autres plus sur les produits laitiers, mais pour beaucoup d’entre-eux, l’intérêt réside dans le fait de faire comprendre au consommateur la biodiversité d’une part, et d’être en phase avec le marché d’autre part.
Mais en dépit des chiffres annoncés (croissance de 6 % des superficies cultivées sur le mode biologique, 5 à 7 % de croissance de l’élevage bio), l’agriculture bio se situe sur une croissance courte et est arrivée à un palier de stagnation. L’année 2004 s’annonce comme un défi, une année de redémarrage, où les différents acteurs du secteur vont tenter d’entrer en interaction avec les collectivités locales, en ouvrant la ferme au travail collectif, en implantant leurs produits dans les cantines ou les restaurants collectifs.
Tassement de la gamme
Cette transition passe également par un suivi des marchés et un respect scrupuleux des mesures d’hygiène. Un contrôle par an et un contrôle surprise tous les 2 ans sont effectués pour vérifier le respect de ces mesures. L’autonomie des exploitations et la durabilité par la non-pollution des sols, ainsi que le refus d’utiliser des OGM, entrent en ligne de compte pour le développement de l’agriculture biologique.
Mais plusieurs problèmes subsistent. Malgré tous ces efforts, le secteur bio stagne, notamment en raison du tassement de la gamme. L’organisation de la production et sa promotion sont sans doute en cause. Alors que la production de laitage tricolore est de 205 millions de litres par an et paraît excédentaire, des produits venus d’outre-Rhin trouvent leur place en GMS. Les déboires du Setrabio, organisation des transformateurs bio, sont significatifs d’un certain malaise dans la filière ces derniers mois.