L’Angélys turbine à plein régime




Tous les feux sont désormais au vert pour L’Angélys, spécialiste de la glace artisanale, créée en 1996 par Denis Lavaud. « Les débuts ont été très difficiles, se souvient le dirigeant maître artisan glacier, j’ai commencé par un petit chariot ambulant, j’ai rencontré les pires difficultés. On m’a saisi mes biens, j’ai connu une procédure de sauvegarde… »
Aujourd’hui, tout est oublié et les affaires sont florissantes. En 2017, L’Angélys devrait réaliser 8 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 6,4 en 2016. « Le décollage a vraiment eu lieu en 2014, où nous avons dépassé les 4 millions d’euros. Depuis, la demande des consommateurs est croissante, et je profite de l’engouement pour les produits made in France de qualité, pour lesquels ils sont prêts à payer davantage. Nos bacs de 750 millilitres sont commercialisés en moyenne à 4,50 euros, soit 1,50 euro de plus que Carte d’or, la référence du rayon », révèle-t-il.
L’Angélys est ainsi devenu la première marque de glaces française en GMS avec des produits positionnés haut de gamme, garantis sans conservateurs, sans colorants, sans ajout d’arômes et sans gluten. L’usine, située près de Saint-Jean-d’Angély (17), qui fonctionne avec trente-trois salariés, produit par an près de 1,5 million de litres de glace, crème glacée et sorbet, sur une seule chaîne de production, d’une capacité de seize bacs par minute.
Nous devons augmenter nos capacités de production
Les glaces L’Angélys sont commercialisées à 80 % en GMS, 15 % en RHD et le reste dans la boutique de l’usine. Le site de production de 1 400 m2 est équipé de trois turbines, trois freezers dont un acquis récemment pour 40 000 euros, d’un tunnel de surgélation et d’une chambre froide d’une capacité de stockage d’une centaine de palettes. « Afin d’assurer la bonne poursuite de notre développement, reprend Denis Lavaud, nous devons augmenter nos capacités de production, c’est pourquoi nous projetons de construire un nouveau site industriel. »
La nouvelle usine de 5 000 m2, équipée de deux lignes de production, devrait être édifiée pour 2018 sur un terrain de 20 000 m2 situé sur la commune de Saint-Jean-d’Angély en bordure de l’autoroute. Grâce à cet investissement estimé entre 4 et 5 millions d’euros, Denis Lavaud ambitionne de se positionner sur de nouveaux marchés, et notamment le bio, avec une gamme de six parfums, déjà élaborée, laquelle serait distribuée en GMS, mais également dans le circuit des magasins spécialisés.
L’autre secteur visé est celui de la RHD, avec notamment le lancement de petits pots de glace individuels, conditionnés en bocaux de verre prémium.
Une franchise « Les Ateliers de L’Angélys »
Pour 2019, L’Angélys a également prévu d’inaugurer une série de boutiques en propre à Paris, Bordeaux et La Rochelle. Le concept, baptisé « Les Ateliers de L’Angélys », pourrait devenir une franchise si le succès est au rendez-vous. Pour mener à bien ces ambitieux projets, le maître glacier compte sur ses deux filles, Angélique et Sarah, qui, à moins de 30 ans, sont déjà opérationnelles dans l’entreprise. « Je suis serein, à 54 ans, ma relève est déjà assurée », se réjouit-il.
Caroline Maréchal
Un créateur ancré dans le local
Ancien responsable du centre de recherche des glaces Nestlé, Denis Lavaud, fondateur de L’Angélys, a créé quelque 550 recettes, dont 170 sont disponibles dans son catalogue. 78 % des matières premières mises en œuvre sont françaises. Et il utilise autant que possible des ingrédients locaux, issus du terroir de Nouvelle-Aquitaine, comme le cognac XO, le yaourt au lait frais entier de Pamplie, le sel de l’île de Ré, les noix du Périgord… L’Angélys a été reconnu Saveurs de l’année 2017 pour ses glaces caramel au beurre salé, vanille gousses entières, framboise, mangue… Mais Denis Lavaud ne se contente pas des classiques, il propose également des parfums inédits comme foie gras poêlé, poivron, sablé breton et même bois de chêne.