« L'alimentation est un thème riche qui peut nous donner à rebondir »

Pascal Prot, chargé de la campagne de communication des coopératives et président de Vivescia.
Les Marchés Hebdo : Vous lancez la troisième vague de la campagne des coopératives agricoles. Avez-vous déjà mesuré l'impact des premières et qu'attendez-vous de cette nouvelle vague ?
Pascal Prot : Quand nous avons lancé notre campagne de com-munication, nous nous sommes en effet dit qu'il fallait mesurer son impact. Globalement, une campagne institutionnelle met forcément un peu de temps à s'installer. Le concept autour des sculptures de terre a marqué les esprits. En revanche, ce concept n'est pas relié à la coopération agricole qui reste majoritairement un concept flou dans la tête des gens. Nous sommes partis sur de bonnes bases avec les sculptures de terre. Nous en profitons pour développer le concept dans la troisième vague. Notre objectif reste d'être davantage concret et de s'adresser davantage aux gens.
LMH : Quelle est votre cible ?
P. P. : Notre cible est clairement les citoyens-consommateurs mais aussi les adhérents des coopératives. Il faut qu'ils se retrouvent dans cette campagne. Pour l'instant, le compte n'y est pas. Selon la mesure réalisée par Ipsos et les retours que nous avons pu avoir, l'appropriation de cette campagne n'est pas encore parfaite. Cela s'inscrit dans le temps. Nous allons modifier les axes, c'est ce que nous avons déjà fait sur cette troisième vague.
LMH : Avez-vous réussi à fédérer d'avantage de coopératives ?
P. P. : C'est notre objectif. Mais force est de constater que nous n'avons pas été rejoints par d'autres. Nous sommes toujours à six cent cinquante coopératives avec un budget de 4,5 millions d'euros par an. Si tout le monde payait, nous aurions un budget entre 7 et 8 millions d'euros. Donc, il en manque. Mais on y arrive aussi avec 25 à 30 % des coopératives. Il faut rappeler que c'est volontaire et qu'il y a des difficultés dans certaines filières. Notre objectif reste de rassembler davantage de monde. LMH : Avez-vous prévu un second cycle ? L'inflexion donnée sur l'alimentation restera-t-elle ?
P. P. : Nous y avons déjà réfléchi. Les coopératives ont un lien très fort à l'alimentation. C'est un domaine cohérent dans lequel elles doivent se montrer. Ce n'est pas un terrain très simple mais il faut l'explorer. Nous avons réalisé la première inclinaison vers l'alimentation dans cette nouvelle campagne. Nous mesurerons les effets et nous agirons en fonction des observations. La communication est un art compliqué qui demande de la constance. Une nouvelle vague est prévue, et l'alimentation est un thème riche qui peut nous donner à rebondir.