Lait : les producteurs mobilisent leurs troupes
Branle-bas de combat chez les producteurs laitiers. Après avoir claqué la porte lors des négociations sur la fixation du prix du lait (LM du 26/01/04), ils appellent à la «mobilisation», afin de «perturber le fonctionnement des entreprises ». Ils comptent généraliser des actions déjà apparues ces derniers jours devant diverses usines (LM d’hier). «Si nous nous laissons faire pour la fixation du prix du lait livré au mois de janvier, ce sera la même chose pour les mois suivants», estime Régis Chevallier, secrétaire général de la Fédération des producteurs de lait (FNPL).
Henri Brichart, son président, espère que la Fédération nationale de la coopération laitière (FNCL) et que la Fédération nationale des industriels laitiers (Fnil) accepteront de nouvelles négociations pour « fixer le prix du lait sur les 6 premiers mois de 2004 selon les critères de l’accord de 1997 ». Une décision qui permettrait aux producteurs de ne subir une baisse du prix du lait « que » de 3,32 euros/1 000 litres alors que les transformateurs ont abordé les négociations en réclamant une diminution de 18 euros/1 000 litres.
«Une telle mesure représenterait une perte de 3 mois de revenu», explique M. Brichart. Une ‘provocation’ pour les 110 000 producteurs laitiers français dont la moitié a un revenu inférieur au Smic, selon la FNPL. «Quand on regarde le chiffre d’affaires et la valeur ajoutée ramenés aux litres de lait collectés par la laiterie France par rapport à l’Allemagne, on constate un écart de 20 % en faveur de cette dernière», indique M. Brichart pour battre en brèche un des arguments des transformateurs selon lesquels les autres pays européens ont déjà adopté des baisses de prix. M. Brichart souhaite également que les propositions de la FNPL : la création d’une caisse de péréquation, reçoivent un meilleur accueil. «En 1997, les producteurs ont accepté de suivre le marché et aujourd’hui on leur demande de le précéder, déplore M. Brichart. Les entreprises se font la guerre pour prendre des parts de marché et accorder des baisses de prix à la grande distribution qui n’en fera pas profiter les consommateurs».
Si la situation n’évolue pas, les producteurs de lait envisagent de se tourner vers les pouvoirs publics.