L’AGPB : mains sèches et poches vides.
L’AGPB, un lobby ? Il n’y a que des esprits malveillants pour dire des choses pareilles. Malveillants ou ignorants. Comme on ne peut pas grand-chose contre les premiers, autant donner des explications aux seconds, les plus nombreux. C’était sans doute la mission de Philippe Auguste (vous pensez à Bouvines, bien sûr, mais songez aussi au fondateur des Archives de France et au créateur à Paris des premières rues pavées). Expert et « relation terrain » de cette organisation, il était la semaine dernière à Montauban pour donner un aperçu du marché mondial des céréales aux producteurs de porcs fabricants d’aliment à la ferme dans le Sud-Ouest (Airfaf). Cette assemblée l’a attaqué sur la « spéculation des producteurs de blé français » au cours de l’actuelle campagne. « Il y a ici des producteurs qui ont fait de la rétention… Pourquoi n’a-t-on pas laissé entrer du blé américain pour détendre les marchés, comme l’an dernier avec les blés d’Ukraine ? » a-t-on dit dans la salle. Réponse du missi dominici de l’avenue de Neuilly : c’est que le coût du fret a explosé, et que l’affaire n’aurait pas été rentable. Il ajoutait : « En 97, lors de notre Congrès à Dijon, nous avions accepté d’entériner la politique de baisse des prix pour maintenir notre débouché intérieur, cette baisse étant à considérer comme une sorte de restitution vers l’alimentation animale. Mais cette année-là, l’AGPB a perdu 2 MF de cotisations, soit 10 % de notre budget. » Et d’ajouter que, de toute façon, le « bon vieux temps était fini », que depuis 93 les producteurs de blé « en avaient pris plein la gueule» et qu’il fallait mettre en œuvre une politique interprofessionnelle pour sauver les meubles. Las, un sourire narquois se peignait sur certains visages : la cruauté de ces gens-là est sans limite…