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L'Abea planche sur la qualité de la vie au travail


> Jean-Luc Cade, directeur de l'Association bretonne des entreprises alimentaires (Abea).
L'Association bretonne des entreprises alimentaires (Abea) a organisé, fin 2015 près de Rennes, un colloque sur la question de la qualité de la vie au travail. Plusieurs dirigeants ont témoigné, dont Gilles Falc'hun de Sill Entreprises, qui a signé un accord-cadre.

La qualité de la vie au travail fait l'objet d'études et de travaux depuis le siècle dernier. Mais il a fallu attendre le 19 juin 2013 pour qu'un accord national interprofessionnel (ANI) soit adopté. Pour l'Abea, cet accord a de vertueux son principe. Il « regroupe les actions qui permettent de concilier à la fois l'amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale de l'entreprise », faisant ainsi converger les objectifs des salariés et des entrepreneurs. Mais, deux ans et demi après, il faut se rendre à l'évidence : il n'est pas aisé de mettre sur pied ce type d'accord. Et ce, d'autant plus dans une économie agroalimentaire bretonne dont le tissu se compose de neuf cents entreprises dont 70 % emploient de dix à quarante-neuf salariés (source Insee, 2012).

En toute logique, « les négociations avancent plus vite là où il y a un grand comité d'entreprise ou un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail », reconnaît Jean-Luc Cade, directeur de l'Abea. Le périmètre de l'accord national interprofessionnel donne pourtant la possibilité aux entreprises d'y entrer de multiples façons avant de mettre sur pied un accord global. « Les entreprises peuvent s'intéresser à la santé au travail, à l'employabilité (gestion de compétences, formation, etc., ndlr), au dialogue social, à l'organisation du travail », poursuit Jean-Luc Cade. Il n'est pas loin de penser que le colloque, auquel quelque 400 personnes assistaient, doit être considéré comme le point de départ d'une nouvelle ère du dialogue social dans l'agroalimentaire breton.

Accord-cadre signé chez Sill

En la matière, l'accord-cadre signé en février 2015 (seul accord global signé dans l'agroalimentaire breton à ce jour) au sein du groupe privé laitier Sill Entreprises devrait donner des idées aux partenaires sociaux et aux entreprises bretonnes. Le groupe qui emploie mille personnes a changé de dimension ces dernières années en procédant à plusieurs opérations de croissance externe. Son dirigeant Gilles Falc'hun a proposé aux syndicats en 2013 de réfléchir à un accord sur la qualité de la vie au travail, de manière à y intégrer tous les accords sociaux (sénior, égalité professionnelle, contrats de génération, pénibilité, etc.). En visant à l'amélioration des conditions de travail, l'entrepreneur tablait sur des gains de productivité, explique en substance le délégué central CFDT, Bernard Drezen.

Les discussions vont durer toute l'année 2014, la plus petite entreprise du groupe, la Laiterie Le Gall, servant de laboratoire. « Le travail conduit avec l'Aract-Bre-tagne (Agence régionale pour l'amélioration des conditions de travail, ndlr) a consisté à libérer la parole des ouvriers, poursuit Bernard Drezen. Des pistes d'amélioration ont été identifiées portant sur le bruit, le froid, la formation de l'encadrement de proximité (les chefs de ligne, ndlr). La même réflexion va été engagée dans les huit sociétés du groupe. » Dans une industrie agroalimentaire bretonne fortement secouée ces dernières années, pour JeanLuc Cade et Bernard Drezen, cette démarche globale devrait modifier le regard sur l'industrie agroalimentaire porté par ceux qui cherchent un emploi.

TRISKALIA ACCOMPAGNE SES NOUVELLES RECRUES

Le groupe coopératif Triskalia a signé le 20 octobre un accord relatif au parcours d'intégration des nouveaux embauchés. Il concerne les cent à cent dix nouveaux embauchés chaque année qui rejoignent les quatre mille huit cents salariés du groupe – moitié dans des sociétés d'amont, moitié dans des usines de transformation (Ronsard en volailles, Gélagri en légumes surgelés, etc.). « Ce parcours prévoit que durant sa période d'essai (deux à quatre mois, ndlr), le nouvel embauché puisse échanger avec un référent désigné, un salarié d'au moins trois ans d'ancienneté, sur toutes les questions qu'il peut se poser », explique Frédéric Soudon, directeur des ressources humaines de Triskalia. De la sorte, le groupe veut « standardiser l'accueil des nouvelles recrues ».

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