La vente sur internet devient rentable
Les cybermarchés alimentaires commencent à voir le bout du tunnel. Après des années de pertes, leurs comptes s’améliorent et les ventes connaissent des croissances à deux chiffres. Auchandirect (filiale d’Auchan) engrange même de modestes bénéfices depuis l’an dernier (quelques centaines de milliers euros pour un CA d’environ 56 millions).
Dans ce contexte, le cabinet Precepta vient de publier une étude sur la grande distribution alimentaire face à internet, qui dresse le portrait du secteur et ses pistes pour le futur. Si la situation s’est grandement améliorée, les incertitudes existent toujours, notamment au niveau des prix de vente consommateur, au moment où le terme « pouvoir d’achat » est martelé chaque jour.
Selon le dernier indice Linéaires NetPrix, les cybermarchés ont des tarifs moyens supérieurs de 13,4 % aux prix des magasins en dur. Dans un environnement de hausse des prix alimentaires, lié aux matières premières, Precepta estime que cet écart de prix « pourrait bien nuire aux cybermarchés, notamment aux 4 leaders du secteur. […] Cet écart devra impérativement être réduit pour sauvegarder la croissance, et ce d’autant plus que les sites des indépendants visent un positionnement prix identique à celui en magasin ».
Dans l’assortiment disponible, Ooshop a décliné ce principe en proposant des produits MDD Carrefour ou premier prix au même tarif qu’en magasin. Et tous les cybermarchés mettent en avant leurs gammes économiques, sans oublier les promotions.
Développé en premier lieu par les grandes enseignes intégrées (Auchan/ Auchandirect, Carrefour/Ooshop, Cora/Houra.fr) et d’autres intervenants spécialisés (Telemarket), ce créneau des cybermarchés intéresse aujourd’hui les réseaux indépendants comme Intermarché (expressmarche.com).
Ce dernier annonce d’ailleurs la couleur sur la page d’accueil de son site, qui propose « vos courses sur internet à bas prix », avec une livraison effectuée par l’Intermarché le plus proche. Leclerc ne s’est pour l’instant pas jeté dans la bataille, préférant un système « expressdrive » ou le client vient retirer en magasin les courses commandées par internet. Pour perpétuer la croissance en progression annuelle d’environ 30 %, les cybermarchés diversifient leur offre en non alimentaire et élargissent leur zone de livraison au niveau national.
Une différence existe cependant entre les magasins en dur effectuant préparant la commande reçue par internet, et les enseignes possédant une plate-forme logistique entièrement dédiée à la vente sur internet.
Globalement, les cybermarchés alimentaires représentent moins de 300 millions d’euros et présentent encore de fortes disparités. Assez discrets sur leurs chiffres, Houra (environ 65 millions d’euros de chiffre d’affaires) et Auchandirect sont à l’équilibre, un objectif que Telemarket (75 M Eur attendus) vise pour cette année 2007 tandis qu’Ooshop (70 millions environ) essuie encore de lourdes pertes. Mais le modèle est désormais enraciné dans le paysage de la distribution.