La météo reprend le dessus
Si la mort d’Oussama Ben Laden a de toute évidence des conséquences sur le marché des matières premières, on note cette semaine un certain désengagement des investisseurs financiers au profit des critères météorologiques.
Période du 27 avril au 2 mai. L’évènement en ce début mai, c’est évidemment la mort de Ben Laden, avec les conséquences qu’elle peut avoir, entre autres, sur les marchés des matières premières. Dans un premier temps, c’est le pétrole qui a réagi en baisse dans l’espoir d’une détente politique au Moyen-Orient, ce qui n’est pas encore assuré. On note d’ailleurs un certain désengagement des investisseurs financiers des matières premières agricoles au profit des métaux.
Les facteurs financiers (liquidations massives de positions) qui avaient fortement influencé l’orientation des cours la semaine dernière, cèdent de nouveau la place au « weather market ».
Retard des semis de maïs et de blé américains
Le retour de la pluie sur les plaines à blé américaines avait ajouté à l’orientation baissière mais c’est sur les semis de maïs dans la « corn belt » qu’elle a toujours un effet néfaste. Dans son relevé hebdomadaire sur l’état des cultures aux États-Unis, le département américain de l’Agriculture (USDA) a confirmé le retard des semis de maïs qui n’atteignent que 13 % contre 40 % en moyenne à cette époque de l’année. L’excès d’humidité dans les régions à maïs, y a aussi entraîné des retards dans les semis de blé de printemps, tandis que dans le Centre et le Sud des États-Unis, c’est la sécheresse qui affecte le bon développement des blés d’hiver dont 34 % seulement sont jugés bons à excellents contre 68 % l’an dernier.
En ce qui concerne l’Europe du Nord, plus particulièrement la France, les précipitations éparses de la semaine dernière n’ont pas suffi à compenser le déficit hydrique et cette météo incertaine entretient la fermeté. Les cotations d’Euronext confirmaient cette reprise dans un marché cependant étroit avec des vendeurs peu soucieux de s’engager et un euro trop cher. Le marché physique du blé s’est aligné sur la tendance du marché à terme et les cours ont regagné peu à peu les pertes de la semaine dernière (voir colonne ci-contre).
Maïs : l’Ukraine lève sa politique de quotas
S’agissant du maïs, l’Ukraine a, comme l’avions annoncé dans un précédent commentaire, décidé de lever sa politique de quotas à l’exportation, ce qui ne favorise pas la position française vis-à-vis de sa clientèle communautaire, déjà restreinte. Malgré ces conditions commerciales défavorables, les prix du maïs sur le marché physique se maintiennent. L’orge fourragère, qui avait suivi le mouvement baissier général, retrouve de la vigueur avec un intérêt plus marqué des Fab mais aussi, semble-t-il, des utilisateurs européens, la pression des stocks d’intervention s’allégeant. À titre d’exemple, les chargements d’orge à Rouen, en direction de l’Espagne (essentiellement) persistent ainsi que les prises de certificats d’exportation vers les pays tiers.