La lumière pulsée est sortie des laboratoires
> Enceinte de traitement par la lumière pulsée.
Eurofeedback, fabricant d'équipements à lumière pulsée, cherche à mieux faire connaître et démocratiser cette technologie à des fins de décontamination en surface des emballages et des produits, ainsi que des liquides. La société d'Evry (Essonne) a participé à deux salons l'an dernier : le CFIA de Rennes et le salon Emballage à Paris-Villepinte. « Nous avons eu de très bons contacts, notamment avec des industriels des produits laitiers et du fruit, témoigne Éric Golliot, ingénieur commercial. La plupart des demandes concernent l'emballage. Des projets sont en route. Nous avons des demandes d'information ; nous ne demandons qu'à y répondre. »
Cette technologie consiste à projeter des flashs de lumière blanche sur des objets ou à travers des liquides ou des poudres. Éric Golliot déplore qu'elle soit fréquemment assimilée à de la décontamination des flux en UV continu. « Avec la lumière pulsée, les UV cassent l'ADN des bactéries, ce qui les tue, dans des proportions très importantes : une survivante sur 100 000 ou un million. Certaines mycotoxines peuvent avoir une concentration divisée par 10 », fait-il savoir.
Comme le procédé de lumière pulsée est physique, il affranchit la décontamination ou l'aseptisation d'un traitement chimique susceptible de laisser des traces, d'entraîner des résistances microbiennes ou nécessitant des précautions d'emploi. C'est grâce à ce procédé que la production de compotes biologiques pour bébés a gagné en productivité. Ce procédé est aussi sans chaleur, il préserve ainsi les nutriments et les saveurs.
De nombreux industriels pensent que la lumière pulsée n'est pas encore sortie des laboratoires. Or, elle est utilisée, en France même, pour la décontamination de bouchons dans l'industrie des boissons, l'élimination de mycotoxines sur les pommes ou de spores de moisissure sur des produits ultrafrais dont elle augmente la DLC. La décontamination d'emballages tels que les pots ou les barquettes complète les applications mises en œuvre. Des industriels de la panification l'utilisent aussi. La lumière pulsée progresse dans l'industrie depuis sept ans, quand les premières machines ont été installées.
Vers l'aseptiqueD'après Alain Minouni, spécialiste de la technologie, elle pro-gresse en puissance et dans les applications industrielles. Le CTCPA, pour lequel il travaille, vient de se doter de deux prototypes de machines industrielles à lumière pulsée, l'une adaptée au traitement en surface et l'autre aux éléments liquides. « On est en train de passer de l'ultrapropre à l'aseptique », sourit-il. « Jusqu'à maintenant, la lumière pulsée donne des pots, des bouchons ou des barquettes ultrapropres. Il va ” être possible d'éliminer quasiment toutes bactéries à l'intérieur comme l'extérieur d'un emballage. » Il précise qu'il est désormais possible d'installer les lampes au niveau des conditionneurs.
“ De bons contacts avec des industriels des produits laitiers et du fruit
Alain Minouni, travaille avec deux constructeurs, le Français Euro-feedback et le Suisse Montena. Eurofeedback collabore notamment avec les équipementiers du conditionnement des fruits, comme Crovara du groupe Maf Roda. Montena fournit les équipementiers pour l'industrie laitière et de la panification. Il existe un autre fabricant français, Claranor, connu dans le traitement des bouchons.