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« La généralisation du plan carbone passe par le conseil et les transformateurs »

Le programme Life Carbon Dairy avance à grand pas et déjà la filière pense à généraliser la démarche à l'ensemble des éleveurs mais aussi à valoriser le CO2 économisé.

Thierry Geslain, directeur des Affaires
Scientifiques du CNIEL
Thierry Geslain, directeur des Affaires
Scientifiques du CNIEL
© R. Lemoine

 

Où en est Life Carbon Dairy ?

Thierry Geslain - Les premiers résultats issus de 2 000 fermes ont été présentés au Space comme prévu. Début 2016, nous disposerons des résultats, synthèse de l'ensemble des 4 000 diagnostics réalisés. Ce programme vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre par litre de lait de 20 % d'ici 2025 rassemble les partenaires techniques de l'élevage (Institut de l'élevage, les entreprises de conseil en élevage et les chambres d'agriculture). A partir d'un réseau de 60 fermes réparties dans sic régions, l'objectif est d'identifier des leviers de progrès propre à chaque système d'élevage. Actuellement, les techniciens du contrôle laitier ou des chambres d'agriculture utilisent CAP'2ER, l'outil développé par l'Institut de l'élevage pour évaluer l'empreinte carbone de 3 900 exploitations laitières. L'objectif est de disposer d'un état des lieux, de sensibiliser les éleveurs, les conseiller pour réduire leurs émissions et montrer l'impact économique de certaines pratiques.

 

Comment aller plus loin ?

T. G. - Si demain, le programme « Life Carbon Dairy » s'élargissait aux 60 000 éleveurs laitiers de France, cela permettrait d'évier globalement l'émission de 2 millions de tonnes de CO2 par la « ferme France ». Autrement dit, le poids carbone d'un litre de lait produit en France ne serait plus que de 800 grammes de CO2 par litre en moyenne ! Et encore, ce chiffre ne tient pas compte du stockage de carbone sous prairie. Un excellent score donc, que beaucoup de pays producteurs nous envieraient... Alors que Paris se prépare à accueillir la conférence sur le climat COP 21 en décembre prochain, la filière laitière française est donc en mesure de témoigner de sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.

 

Quelles sont les conditions su succès ?

T. G. - Le programme Life Carbon Dairy doit beaucoup à l'implication des entreprises de conseil en élevage et des chambres d'agriculture concernées. Pour aller plus loin, la contribution des coopératives et des entreprises laitières, dont plusieurs sont déjà associées au programme, est nécessaire. Un comité de pilotage pour le programme national « Ferme laitière bas carbone » sera d'ailleurs mis en place fin octobre avec l'ensemble des partenaires, mais aussi le Cnaol qui regroupe l'ensemble des AOP laitières françaises. La réussite du programme à venir est entre les mains des utilisateurs de l'outil CAP'2ER et des conseils qu'ils prodigueront aux éleveurs. C'est pourquoi nous sommes très attachés à leur formation.

 

Quand pourra-t-on parler des crédits carbone ?

T. G. - C'est une affaire de long terme. Depuis trois ans, nous sommes membres du Club Agriculture de CDC climat, la filiale de la Caisse des dépôts qui accompagne les entreprises et les filières dans leurs démarches de transmission énergétique. Nous recherchons dans le cadre de ce Club des solutions pour faire certifier nos économies d'émissions de CO2 et les monnayer sur le marché du carbone. Nous avons bon espoir d'aboutir, avec l'appui des Pouvoirs publics et notamment du ministère de l'Écologie. Mais la mise en oeuvre d'un tel projet aussi novateur pour les filières agricoles demande du temps.

Thierry Geslain est directeur des Affaires Scientifiques du Centre national interprofessionnel de l'économie laitière depuis 2010.

Secrétaire général de Fil (Fédération internationale de laiterie) France et membre du Board de la Fil.

Ingénieur agronome diplômé de l'Institut national agronomique Paris-Grignon, il a été pendant 11 ans directeur Qualité et Consommation de l'Ania.

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