Coopérative
La fusion entre Triskalia et d’aucy engagée
Les groupes coopératifs polyvalents Triskalia et d’aucy ont réalisé un point d’étape, vendredi 15 juin, sur le processus de fusion en cours. Une union de coopérative devrait être constituée début 2019.
Le chantier qu’ils ont ouvert officiellement en décembre 2017 paraît titanesque mais file bon train. Les deux groupes engagés dans la création d’un nouveau projet agroalimentaire breton prévoient de se constituer en union de coopératives dès le début 2019 et de fusionner leurs structures deux ans plus tard. Reste à faire valider le processus lors des assemblées générales extraordinaires (le 22 juin pour Triskalia, le 6 juillet pour d’aucy) et obtenir le feu vert de l’Autorité de la concurrence, « normalement lors du dernier trimestre de cette année », indique Dominique Ciccone, directeur général de Triskalia.
L’addition des deux groupes donne un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros au démarrage (1,9 pour Triskalia, 1,2 pour d’aucy), 9 000 salariés, 20 000 adhérents actifs. Et une projection autour de 5 milliards d’euros à l’horizon 2025.
Un ensemble de 63 usines
L’entité, dont le nom n’est pas encore donné, deviendra ainsi le leader coopératif incontesté en Bretagne et figurera dans le top dix des plus importantes coopératives de France. Le futur groupe interviendra sur les quatre départements bretons. Il produira tout ce qui pousse ou s’élève en Bretagne (porcs, volailles de chair et de ponte, bovins, céréales, légumes) et transformera une bonne partie de sa production agricole dans soixante-trois usines.
Les deux groupes disposent déjà de solides positions dans le légume surgelé et appertisé – marques Paysan breton et d’aucy (lire encadré) –, les ovoproduits (marque Cocotine notamment), la volaille (Ronsard), etc. Triskalia est également actionnaire minoritaire de l’industriel laitier Laïta. En ce mois de juin, le travail se poursuit dans les équipes de direction, parmi les cadres et dans les rangs des administrateurs pour mener à bien le projet de fusion. Car, contrairement à toutes les fusions qui marquent l’histoire de l’agriculture bretonne, celle-ci diffère quelque peu.
C’est un projet à 50-50
Jusqu’à présent, il s’agissait principalement de fusions-absorptions par lesquelles le gros prenait le contrôle du petit et lui imposait son fonctionnement. Ici, rien de tout cela. « C’est un projet à 50-50, à égale parité », soulignent les présidents des deux groupes, Serge Le Bartz (d’aucy) et Georges Galardon (Triskalia). Un comité de projet formé d’administrateurs des deux groupes à parité égale se réunit chaque mois.
D’autres administrateurs travaillent sur différents dossiers tandis que 300 cadres ont pour tâche de faire converger toutes les fonctions des deux entreprises. Juridique, finance, ressources humaines, commercial, recherche et développement… Le travail ne manque pas. L’objectif final ? « Construire une structure moderne et agile, en capacité d’innover pour répondre à toutes les attentes du marché et portée sur le marché international tout en consolidant l’ancrage territorial du groupe », disent les deux directeurs généraux, Dominique Ciccone (Triskalia) et Alain Perrin (d’aucy). Mais jusqu’à nouvel ordre, les deux groupes restent concurrents.
Le légume, un pôle fort
Parmi les multiples activités du futur grand groupe coopératif de Bretagne, le légume constituera sans conteste un de ses pôles forts. Entre les légumes frais et surgelés de Gelagri (Triskalia) et le légume appertisé de d’aucy, le groupe affichera au démarrage une production importante avec 300 000 tonnes de légumes appertisés, 180 000 tonnes de légumes surgelés et 70 000 tonnes de plats cuisinés. Il faut noter que les seules implantations industrielles à l'étranger du futur groupe se situent justement dans le secteur du légume. D’aucy exploite une filière appertisée en Hongrie (Globus) tandis que dans le légume surgelé, Triskalia pilote deux usines en Espagne pour traiter des légumes méditerranéens.