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« La France fait exception en utilisant d'autres sources végétales... dans un nombre croissant de produits finis »



Noëmie Simon, ingénieur alimentation humaine à l'ONIDOL (Interprofession des Oléagineux), co-animatrice du GEPV (Groupe d'études et de promotion des protéines végétales).
L'AVIS DU GROUPE D'ÉTUDES ET DE PROMOTION DES PROTÉINES VÉGÉTALES

Les Marchés Hebdo : Comment le public perçoit-il les protéines végétales ?

Noëmie Simon : Une étude commandée par le GEPV à l'institut CSA a mis en lumière en 2011 un engouement en leur faveur, au motif qu'elles sont bonnes pour la santé, indispensables, synonymes de qualité et respectueuses de l'environnement. Mais derrière cette image positive, il y a une grande méconnaissance de ce que sont les protéines végétales. Un large public assimile les protéines aux produits animaux. On connaît mal les plantes qui en sont la source, hormis le soja, ainsi que les produits où l'on peut les trouver. Il y a aussi des freins à leur consommation. Ces freins concernent moins les produits transformés, comme ceux de la boulangerie-pâtisserie, que ceux des viandes.

LMH : Parmi les freins, le gluten, qui est une protéine du blé, ne risque-t-il pas la stigmatisation ?

N. S. : Si, et c'est totalement injustifié. Certaines personnes souffrent de maladies cœliaques qui nécessitent l'éviction du gluten de leur régime. Signaler sa présence dans la liste des ingrédients est une bonne chose pour ces consommateurs. Mais de plus en plus de personnes s'auto-diagnostiquent allergiques au gluten, il s'agit d'un véritable effet de mode en provenance des États-Unis. D'ailleurs l'Association française des diététiciens-nutritionnistes a déjà dénoncé ces comportements dans un communiqué de presse en avril 2012.

LMH : Le soja a-t-il plus de chances de devenir la protéine de l'avenir ?

N. S. : Il est vrai que le soja est dominant en Europe. La France fait exception en utilisant d'autres sources végétales, comme le blé, le pois, la féverole… dans un nombre croissant de produits finis. Un signe positif est que la nature des protéines employées est de plus en plus indiquée dans les compositions. Le GEPV est une association qui rassemble les producteurs de toutes protéines végétales, quelles qu'elles soient, pour un usage en tant qu'ingrédient dans l'alimentation humaine. Elle a encore peu de moyens mais de belles ambitions !

LMH : Il y a de la communication sur les bienfaits nutritionnels du soja et non sur d'autres protéines végétales. Pourquoi ?

N. S. : Les autres protéines sont aujourd'hui essentiellement employées pour leurs propriétés fonctionnelles, et en quantité peut-être trop réduite pour permettre une mise en avant nutritionnelle. Mais le plus grand bienfait nutritionnel qu'on peut en attendre se situe au-delà des allégations sur un produit ; c'est dans l'évolution à moyen terme du régime alimentaire.

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