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« La France doit travailler sur sa compétitivité. Il est important de pouvoir prévenir les crises »



Dominique Chargé, président du conseil spécialisé lait de FranceAgriMer.

Les Marchés Hebdo : Quelles sont les raisons de la mise en place d'une analyse du contexte concurrentiel international de la filière laitière au sein de FranceAgriMer ?

Dominique Chargé : Le contexte nous commande d'avoir les idées au clair par rapport à la situation concurrentielle de la France. Nous sommes dans la première année de sortie des quotas laitiers. Cette situation nous projette sur le marché mondial sans barrière. Cette étude n'a pas été menée sous un angle classique, mais de manière plus globale en donnant une importance particulière à chacun des sept axes retenus (macroéconomie, maîtrise des facteurs naturels et durabilité des ressources, potentiel de production, organisation des filières, maîtrise technique de la fabrica-tion des produits, portefeuille de marchés, capacité des opérateurs à conquérir les marchés, ndlr). Ces sept axes ont été subdivisés en quarante-deux items. Les points attribués sont un parti pris d'experts. L'analyse a été réalisée en 2014 sur des indicateurs de 2013 (les chiffres disponibles à cette époque, ndlr). La durabilité des ressources, par exemple, est un élément qui est peu étudié dans les analyses classiques.

LMH : Quels enseignements la filière laitière peut-elle tirer de cette analyse ?

D. C. : La France arrive en tête en raison notamment de la durabilité de ses ressources, de sa maîtrise technique et de sa capacité à conquérir les marchés. Cette étude confirme que la France a une excellente image sanitaire et qualitative de ses produits. En revanche, le manque de capacité à exprimer notre potentiel de production est une faiblesse. Il y a toujours un écart de compétitivité sur le facteur macroéconomie, avec un coût du travail relativement plus élevé que certains de ses concurrents et sur son potentiel de production. D'autres pays très laitiers expriment la totalité de leur potentiel.

LMH : Les prochaines études basées sur les indicateurs de 2014 et de 2015 ne risquent-elles pas de voir la France baisser dans ce palmarès ?

D. C. : Sur 2014, je ne sais pas. Rien n'est sûr. Sur 2015, les choses peuvent changer. Avec la sortie des quotas, certains pays ont eu des comportements nouveaux. Quand on est leader, la chose la plus dure est de le rester. En revanche, la France doit travailler sur sa compétitivité. Si ce mot ne fait pas consensus, il est important de pouvoir prévenir les crises à des périodes où la valorisation du lait sur les marchés est largement inférieure au coût de production, comme en ce moment. Nous avons besoin de travailler pour trouver des solutions à une telle situation.

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