La fin de l'eldorado chinois ?
La Chine importe près de 20 % des produits laitiers qu'elle consomme. C'est, selon l'Institut de l'élevage (Idele), le premier importateur de poudre de lactosérum (400 000 t en 2014), de poudres grasses (670 000 t) et de poudres maigres (252 000 t). Mais les besoins chinois se révèlent assez imprévisibles. 80 % des achats de poudres grasses de 2014 ont ainsi été réalisés au premier semestre. La Chine a été plutôt absente en seconde partie d'année, ce qui a contribué à la chute des cours mondiaux des produits laitiers industriels observée au second semestre. En cause, un ralentissement de la demande intérieure chinoise, et des stocks fournis, bien que difficiles à estimer, note l'Idele.
L'Océanie a assuré ses parts de marchéCette année, le marché chinois pourrait être plus difficile d'accès pour les Européens. Certes, la parité euro/dollar est favorable, mais l'Océanie a assuré ses parts de marché avec la signature d'accord de libre-échange qui prendra effet progressivement. Reste que les productions austra-liennes et néo-zélandaises peinent à se reprendre et sont très sensibles à la météo. Pour les industriels européens, l'opportunité est peut-être à chercher dans la segmentation du marché. Ainsi, la Chine est friande de lait UHT, or les coûts de transports depuis l'Europe sont limités puisque les porte-conteneurs repartent souvent à vide vers le premier fournisseur de l'UE. Le marché chinois pourrait en outre repartir rapidement, mais sur un rythme moins effréné. Les stocks semblent se tasser et la production chute. Les éleveurs, en proie à une importante crise laitière, décapitalisent. Virginie Pinson