Viande
La filière veau fait durer la Pentecôte
Les opérations de communication autour du veau vont durer cette année sept semaines, une première pour la filière qui essaie de gérer la saisonnalité de sa production.
La filière veau est confrontée de longue date à un paradoxe. Le pic des vêlages a lieu en automne, donc les disponibilités pourraient être abondantes à la fin du printemps, mais la consommation est plutôt hivernale. C’est pour pallier ce fossé qu’elle a mis en place les opérations du Veau de la Pentecôte dans les années 1990. Cette année, les opérateurs innovent. « En partenariat avec le Cniel, Interbev a préparé une campagne inédite, qui se poursuit durant sept semaines, depuis la semaine 20 », explique Gilles Gauthier, président de la section veau d’Interbev.
Davantage de mises en place
« Tous les consommateurs vont entendre parler du veau ! » se réjouit le président qui détaille le dispositif : « 11 000 panneaux sur les points de vente, 8 000 kits physiques et numériques, des recettes proposées par Cyril Lignac et des influenceurs sur les réseaux et 25 périodes de mises en avant durant les sept semaines. »
De mi-mai à mi-juillet, les opérateurs de la grande distribution et les artisans bouchers se sont engagés à mettre le veau à l’honneur. «Pour préparer cette opération, les intégrateurs ont mis en place un peu plus de veaux que d’habitude à l’automne, c’est la première fois que nous tentons cette opération, mais c’est important pour la pérennité de la filière », assure Gilles Gauthier, précisant que les résultats seront observés à la loupe, circuit par circuit, pour en tirer le maximum d’enseignement.
Si la campagne réussit, l’offre aura été régulée par les bonnes ventes ; les intégrateurs aborderont l’automne à vide et pourront de nouveau absorber le pic de vêlages. « C’est la première fois que le Cniel participe à une campagne, et c’est une bonne chose. Ce partenariat ne se limitera pas à cette communication », se félicite Gilles Gauthier qui appuie sur l’importance d’intégrer dans le temps cette gestion du pic des vêlages. La filière veau reste fragile, d’autant plus en cette période où les coûts de production augmentent fortement.
Le coronavirus, coup dur pour l’équilibre matière
Si le premier confinement a été très dur pour la filière, les opérateurs ont ensuite su s’adapter à la situation sanitaire. « Les ventes ont été bonnes chez les artisans bouchers et dans les petits supermarchés de proximité, lorsqu’ils proposent le produit », explique Gilles Gauthier. Le steak haché de veau n’a, en revanche, pas connu les mêmes flambées d’achat que le bœuf haché. « La réouverture des restaurants est une très bonne nouvelle, le secteur pèse 25 à 30 % du marché et nous permet d’assurer l’équilibre carcasse », estime Gilles Gauthier.
Les restaurants fermés, il a été plus difficile aux opérateurs d’écouler les pièces arrière, et les côtes, noix et carrés étaient plus durs à valoriser. « Il y a néanmoins peu de stocks, si ce n’est en carrés entiers avec os congelés qui sont traditionnellement valorisés en Italie ou en Grèce, deux pays où la fermeture des restaurants et la baisse de la fréquentation touristique ont donné un coup d’arrêt à la demande », détaille Gilles Gauthier.