[Edito] La crise n’est pas finie !
Le 11 mai a marqué la fin d’une période de confinement que nul n’avait jamais connu. Une partie des Français a repris le chemin du travail, quelques enfants celui de l’école, les boutiques ont levé le rideau. Pour autant, la pandémie de Covid-19 et ses conséquences, notamment économiques, sont loin d’être terminées. L’agroalimentaire, qui n’a jamais cessé de fonctionner pendant la crise, doit encore faire face à de nombreuses incertitudes. Quand rouvrira la restauration commerciale ? Et à quel rythme ? La restauration collective va-t-elle pouvoir monter en puissance en juin avant un retour à la normale espéré en septembre ? Tant que ces débouchés essentiels ne sont pas sûrs, nombre d’entreprises agroalimentaires vont rester fragilisées. Le maillon grossiste est à la peine. Les frais logistiques sont sûrement amenés à augmenter devant la difficulté à faire rouler des camions à plein. Quant à la grande distribution, si certaines enseignes, Intermarché et U notamment, ont profité du confinement, d’autres, comptant plus d’hypermarchés, ont perdu des points. Toutes se demandent par ailleurs comment la consommation va évoluer alors que la crise économique qui s’annonce va peser sur le pouvoir d’achat. L’agroalimentaire est un secteur d’activité bien moins sinistré que l’aviation, c’est certain. Mais la crise sanitaire l’a démontré : il s’agit d’un secteur stratégique pour la France qui mérite d’être renforcé pour garantir à sa population un approvisionnement de qualité en produits de premières nécessités en toutes circonstances. Les organisations professionnelles sont en train de préparer des plans de relance qui comprendront des mesures d’urgence pour les entreprises et filières les plus en difficulté. L’État doit se montrer plus qu’attentif à ces demandes dans les jours et semaines qui viennent. Les opérateurs des différents maillons de la filière, qui ont su travailler en bonne intelligence durant toute la période de confinement, devront aussi continuer d’échanger et éviter de succomber à la tentation du chacun pour soi. Encore plus que le confinement, la période qui s’ouvre va s’avérer essentielle pour la pérennité économique des entreprises.