La CEPC rend son avis sur le management par catégorie
Saisie par l’Autorité de la concurrence en décembre 2010, la commission d’examen des pratiques commerciales (CEPC) a adopté lors de sa dernière séance les recommandations relatives à un code de bonne conduite en matière de management par catégorie.
Dans son avis du 7 décembre 2010, l’Autorité de la concurrence estimait que le recours au management par catégorie de la part des enseignes de la grande distribution portait un risque de pratiques anti-concurrentielles. Elle appelait également à l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques. La Commission d’examen des pratiques commerciales vient de le rendre public. Catherine Vautrin, présidente de la CEPC, s’est entourée d’un groupe de travail constitué autour de Jacques Creyssel, délégué général de la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution) et Dominique de Gramont, délégué général de l’Ilec (Institut de liaisons et d’études des industries de consommation), pour mener les consultations nécessaires à l’écriture des recommandations en la matière. Dans son avis, la CEPC estime que la gestion globale de la catégorie par « un capitaine de catégorie » ne correspond pas à une méthode majoritairement mise en œuvre par les opérateurs de la grande distribution en France, contrairement aux pays anglo-saxons inspirés par un schéma de Wal-Mart. « Les critiques formulées par l’Autorité de la concurrence visent pour l’essentiel cette façon de faire précise et ne correspondent par conséquent pas, dans tous les cas, à la situation du marché dans l’Hexagone », note la CEPC dans son avis. Pour autant, la commission est favorable à la signature d’un contrat entre le distributeur et le fournisseur, surtout si ce dernier est « capitaine de catégorie ».
Partenariat renforcé ou collaboration ponctuelle
Mais en France, on constate surtout entre distributeurs et certains fournisseurs une forme de « partenariat renforcé », qui ne préjuge d’aucun privilège pour l’industriel sur la négociation des prix, selon la commission, ou une « collaboration ponctuelle » sur des domaines aussi divers que la transmission des données, l’information adressée aux consommateurs, la logistique ou encore l’animation des ventes. Sur ce dernier point, la CEPC émet des recommandations quant à l’absence de délégation du pouvoir de décision, l’interdiction de tout échange sur les prix, l’absence de statut privilégié des forces de vente en magasin ou bien quant au non-transfert d’informations entre concurrents. « Ces recommandations ne sont pas là pour imposer de nouvelles contraintes aux entreprises, mais au contraire pour leur donner les règles du jeu de façon à ce que le management par catégorie ne soit pas considéré avec défiance. Nous essaierons de faire vivre cet avis », a estimé Dominique de Gramont, lors de la présentation à la presse de cet avis ainsi que du bilan 2010-2011 de la CEPC.