Interbev veut créer une marque en restauration
Le président de d’Interbev (association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes), Denis Sibille, a lancé sur le salon de l’Agriculture l’idée de créer « une marque collective » pour la viande bovine française en restauration. Celle-ci serait basée sur un « cahier des charges simple ».
L’annonce est intervenue lundi sur le stand de McDonald’s, après la signature d’un partenariat entre la chaîne de restauration, le distributeur Métro et la Coopérative agricole de production de viande (CAPV), dont il est le président. « J’espère que les grands acteurs de la restauration, comme Sodhexo, Alliance, vont eux aussi s’associer aux producteurs », a-t-il déclaré.
L’enjeu est de taille, puisque la restauration hors domicile écoule 22 % des volumes de viande bovine consommés en France. D’ailleurs, le président multiplie les appels du pied pour que les organisations du secteur rejoignent l’interprofession. « Si le prix est la seule référence du consommateur, demain, on mangera du boeuf brésilien dans tous les restaurants », a-t-il ajouté.
Réduire les achats à l’étranger
La coopérative lorraine CAPV assure la sélection des bovins, nés et élevés dans les élevages lorrains en démarche qualité, ayant pâturé au moins une saison. Il s’agit de bœufs laitiers âgés de 24 à 36 mois, avec un poids moyen de 340 kg de carcasse et une conformation O3. Les parties avant de l’animal sont fournies à McDo, pour l’élaboration de ses steaks hachés, tandis que les parties arrières sont livrées à Métro. « Il s’agit d’un protocole d’essai sur environ 1 000 animaux jusqu’à la fin de l’année, a précisé Éric Gravier, responsable achat et qualité chez McDo. L’objectif est d’arriver à plusieurs milliers de bêtes. On pense que cet accord fera des petits.» Il a parlé d’un développement dans l’Est, notamment dans les Ardennes.
« Je rêve d’un partenariat de ce type dans le reste du pays, a affirmé Michel Arnoult, président de Métro. On achète de la viande bovine à l’étranger, parce que les producteurs français ne fournissent pas assez de morceaux arrière. » Son groupe commercialise 15 000 tonnes de bœuf, dont 10 500 tonnes sont d’origine française. Les pièces à griller manquent dans l’Hexagone entre les mois de mai et septembre.
Cette raison le pousse à s’approvisionner en Allemagne et au Danemark, où se pose le problème de la valorisation des parties arrière. « L’accord va nous permettre de diminuer la part des achats à l’étranger », a-t-il ajouté.