[Edito] Il y a un an….
Il y a un an, l’Italie commençait à compter ses morts du coronavirus pendant qu’en France s’ouvrait le 57e Salon de l’agriculture. Un évènement clos un jour plus tôt que prévu face à l’arrivée inquiétante de l’épidémie dans l’Hexagone. Cette année, les halls du parc d’exposition de porte de Versailles restent désespérément vides alors que ce sont désormais les variants du coronavirus qui inquiètent. Les restaurants vont bientôt entamer leur 8e mois de fermeture depuis mars 2020, et dans leur sillage, leurs fournisseurs peinent de plus en plus à encaisser le choc. Le télétravail reste généralisé en France et bouleverse le monde de la restauration collective. Le e-commerce et la livraison à domicile poursuivent leur essor.
Il y a un an, les négociations commerciales se terminaient dans « un climat plus apaisé que les années précédentes », selon Didier Guillaume, alors ministre de l’Agriculture. Cette année, alors que la crise sanitaire a fait prendre conscience de l’importance de la résilience de l’agroalimentaire français, malgré quelques avancées dans certaines filières, « le compte n’y est pas ! », constatent dans un rare communiqué commun l’Ania, La Coopération agricole, la Feef et l’Ilec. Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a beau défendre depuis plusieurs mois la stratégie de la transparence des marges et de la création de valeur, « la guerre des prix est encore et toujours la règle », dénoncent les industriels. Et les enseignes de la distribution rechignent toujours à intégrer les hausses des matières premières, emballages et coûts de transport dans les négociations. Alors que la tribune du Salon de l’agriculture ne peut pas faire pression cette année sur les derniers jours de négociation, la DGCCRF tente de rétablir le rapport de force en faveur de l’amont en multipliant les contrôles sur l’utilisation des indicateurs, les pénalités logistiques et les prix signalés comme abusivement bas.
Un an de Covid-19 n’a pas contribué à changer les relations commerciales. Preuve s’il en est que les belles promesses sur le monde d’après sont vaines et que les réalités du monde d’avant s’imposent toujours.