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Gros bovins : des défis à relever en 2008

Il va falloir dès à présent relancer la consommation en viande bovine qui est freinée par la hausse perpétuelle des tarifs pratiqués au détail. Pour se faire, une meilleure adaptation à la demande, ménagère comme industrielle, est indiscutable, mais difficile.

L’heure est à l’accalmie pour les abattoirs de la filière bovine en France. Ils continuent à faire l’objet d’une demande limitée face à une diminution des disponibilités en vif. Ainsi, ils ne peuvent pas exercer de pression à la baisse sur leurs prix de d’achats. Cette baisse de la demande envers les abattoirs influe sur les cours du vif. Cependant, même si le manque d’offre actuel permet le maintien de ces tarifs, il est établi que les prix pratiqués à la vente en grande distribution sont loin d’être répercutés sur les coûts de production faramineux auxquels les producteurs sont confrontés. Selon l’Institut de l’élevage, les indices IMPAMPA viandes bovines (indices des produits industriels nécessaires aux exploitations agricoles) montrent dès 2007 une hausse de 4,8 % par rapport à 2006. La tendance 2008, en court de calcul, sera indiscutablement haussière également.

C’est la politique d’organisation de la filière, séparant distinctement les naisseurs afin de favoriser la qualité du vêlage, qui entraîne des disparités entre les différents maillons de celle-ci. Et des difficultés se posent quant à une meilleure répercution entre les prix de vente en grandes et moyennes surfaces, par exemple, et les coûts de production.

Pour les commerçants de viande bovine, la situation est également loin d’être au beau fixe, certains ont vu leur chiffre d’affaire diminuer de 10 à 20 % depuis de début de l’année 2008 par rapport à celui de la même période en 2007, faute de consommation. Rien d’étonnant à ce qu’ils limitent leurs approvisionnements...

Satisfaire la demande devient indispensable

En effet, les prix de détails des produits finis de viandes bovines ont quasiment tous augmenté, selon le panel TNS/ CIV entre janvier 2007 et janvier 2008, avec + 4,1 % pour la viande de bœuf, + 7,4 % pour celle de veau et uniquement - 0,5 % pour la viande d’agneau. Tarifs peu représentatifs de ceux pratiqués pour la vente des produits bruts car le prix moyen pondéré d’un gros bovin au stade entrée abattoir était en janvier 2007 au même tarif que celui de janvier 2008 et seulement 3,6 % au dessus du tarif de janvier 2006, le plus grand écart de prix ayant été entre 2004 et 2006 avec une hausse de 14,1 %. Il apparaît ainsi que la hausse des prix à la consommation n’est pas due à la seule augmentation du coût de revient.

De plus, le manque de lisibilité de l’offre (étiquettes, nomination) et le disparition de bouchers pour valoriser la production continuent de dissuader le consommateur. A ceci vient s’ajouter un problème d’adaptation de notre cheptel à la demande. Les vaches et génisses sont trop lourdes pour les besoins industriels, les grasses sont mal valorisées et considérées comme standard alors qu’elles sont onéreuses du fait de leur statut haut de gamme. Les jeunes bovins sont trop lourds pour la demande export alors que sur les 58 % de cheptel allaitant, 37 % sont des Charolais. De même, les bœufs en sous effectifs hétérogènes posent des problèmes de contractualisation.

Ainsi, d’après le Sniv et la FNB, seule l’innovation industrielle permettrait de mieux s’adapter à la demande en terme de qualité et de déstigmatiser l’industrie agro-alimentaire de la hausse des prix pour les consommateurs. Alternatives difficilement accessibles pour le moment.

Rédaction Réussir

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