Grippe aviaire : l’Union européenne ferme ses portes à la Thaïlande
L’Union européenne va fermer ses portes aux importations de volaille et de préparation de volaille de Thaïlande, a indiqué vendredi Beate Gminder, porte-parole du commissaire européen à la Santé David Byrne. Cette décision fait suite à la confirmation, par les autorités sanitaires du pays, de deux cas humains de grippe aviaire ( LM d’hier). La Thaïlande, 1er exportateur asiatique de viande de volaille, est environnée de pays atteints d’une forme virulente de grippe aviaire : la République de Corée, le Japon et le Vietnam. Des informations à partir desquelles il est légitime de déduire, selon l’Office international des épizooties (OIE), que le virus circule au sein des espèces avicoles du pays. La veille de la décision européenne, la France avait décidé, par précaution, de consigner les viandes fraîches de volaille importées de Thaïlande depuis le 1er janvier, en les arrêtant à la frontière. L’embargo européen ne concerne que les viandes crues et transformées crues, qui constituent les trois quarts des exportations thaïlandaises.
L’interdiction des entrées de volaille crue thaïlandaise devrait mettre un coup d’arrêt aux importations allemandes, analyse-t-on à la Confédération française de l’aviculture (CFA), qui se garde toutefois d’en tirer des conclusions trop hâtives. L’Allemagne est en effet le premier pays membre importateur de viande de Thaïlande, suivie des Pays-Bas. Un appel d’air de ce côté pourrait donc profiter aux exportateurs français. Mais cet effet peut être fugace, le Brésil, le Chili ou encore la Chine étant capables de prendre rapidement la place.
La France importe de Thaïlande de faibles quantités de viande de volaille (quelque 7 000 tonnes en 2003), principalement sous forme préparée, non concernés par la mesure de consigne du ministère, selon la DGAL (Direction Générale de l’Alimentation).
La Thaïlande exporte près de 40 % de sa production de viande de volaille. Son premier débouché est le Japon, qui a absorbé en 2002 plus de 53 % des 490 000 tonnes exportées (chiffres CFCE). L’Union européenne est son deuxième débouché. Malgré le renforcement des contrôles sanitaires européens, consécutifs à la découverte de traces de nitrofurane en 2002, et à l’augmentation des droits de douanes des produits saumurés congelés, les industriels thaïlandais rétablissent facilement leur part de marché dans l’Union, à travers des contrôles domestiques accrus et une offre croissante de produits cuits (un quart des exportations).