Grains : Cargill regroupe ses forces à Nantes

> Stéphane Vanrenterghem, directeur de la division grains et oléagineux de Cargill en France.
Aujourd'hui présent dans soixante-cinq pays, le géant américain Cargill a démarré son histoire en France en ouvrant un bureau de négoce à Saint-Nazaire en 1964. C'est dans ce même quart Nord-Ouest qu'il concentre l'essentiel de ses vingt sites de production et de services, répartis en huit secteurs d'activité : négoce de grains ; huiles et tourteaux ; amidon ; nutrition animale ; malt ; cacao et chocolat ; produits à base de viande de poulet ; texturants et ingrédients alimentaires. Le groupe emploie 2 300 salariés dans l'Hexagone. Avec un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros, l'unité d'affaires des grains et oléagineux de Cargill France est la plus importante.
On regroupe tous nos savoir-faire
” Le groupe est un partenaire majeur des filières agricoles françaises. Il transforme dans ses usines 5 millions de tonnes de céréales et d'oléagineux français, et exporte 10 % de la production nationale. Un tiers des cultures françaises de tournesol et de colza sont transformées dans des sites Cargill.
Les usines de Saint-Nazaire et Montoir-de-Bretagne reçoivent chaque année par le train 400 à 500 000 tonnes de tournesol et de colza. Si le camion reste privilégié pour les marchandises venant des Pays de la Loire et du Poitou-Charentes, le ferroviaire s'avère compétitif pour les grains et oléagineux de la région Centre. Jusqu'ici partenaire de la SNCF, Cargill a changé d'opé-rateur à la suite d'un appel d'offres et a retenu OFP Atlantique, détenu par le port de La Rochelle, le port de Nantes et Euro Cargo Rail (Deutsche Bahn). « Leur offre était mieux disante en termes de services et de prix, nous allons gagner en souplesse », observe Stéphane Vanrenterghem. Le contrat porte sur trois ans et un volume minimum de 400 000 tonnes.
Afin de gagner en compétitivité et en cohérence, la division grains et oléagineux a rassemblé, depuis le 1er septembre, ses activités commerciales et de négoce dans un pôle d'excellence basé à Nantes. Une centaine de personnes, dont quinze en cours de recrutement, occupent un plateau de 1 500 m2 de bureaux. L'équipe sourcing de matières premières, qui gère un volume d'achats annuel de 8 millions de tonnes, a quitté Saint-Germain-en-Laye, qui demeure le siège national. Elle travaille désormais aux côtés des équipes gérant la marge et les flux commerciaux, venues de Saint-Nazaire. « C'était clairement un handicap au développement de Cargill d'être séparés », remarque Stéphane Vanrenterghem, directeur de la division grains et oléagineux en France. « On regroupe à Nantes tous nos savoir-faire. Nous allons bénéficier d'expériences conjointes et simplifier nos procédures », ajoute-t-il.
Des synergies facilitéesLa conduite de projets, les relations avec les fournisseurs et les clients, les arbitrages en matière de logistique et de transport vont être grandement facilités par ce rapprochement. Les gestionnaires du marché Euronext pour l'ensemble de Cargill France et les analystes récoltes européens, qui anticipent les mouvements de prix, sont également à Nantes. « Nous fournissons à nos partenaires des outils de gestion des risques de prix, et leur apportons une vision globale dans la lecture du marché », souligne Stéphane Vanrenterghem. Le pôle d'excellence s'est installé à Nantes, poursuit-il, car c'était « le meilleur compromis entre l'accessibilité aux usines, aux clients de l'Ouest, aux fournisseurs et aux autres usines européennes ». La proximité des sites de Saint-Nazaire, Montoir et Brest, spécialisés dans les huiles, va faciliter les synergies. Cargill investit en moyenne 4 à 5 millions d'euros par an sur ses sites industriels de l'Ouest. Le rythme est cette année plus proche des 7,5 millions d'euros, avec notamment un renforcement de la capacité de stockage des huiles à Saint-Nazaire.