Forte détente des marchés
L’amélioration des conditions météorologiques après des semaines de sécheresse et l’infléchissement des cours du pétrole influencent à la baisse les cours des oléagineux. Les opérateurs prennent leurs profits.
L’amélioration sensible des conditions climatiques à travers le monde, que ce soit aux États-Unis, en Chine et même en Europe, même si elles n’impacteront à ce stade que les cultures de printemps, permet une détente des marchés. La baisse des cours du pétrole favorise cette détente, de même que la perspective d’un retour sur le marché mondial des matières premières agricoles des pays de la mer Noire et de la Russie. Outre-Altantique, le cours de la fève de soja est à la baisse, en ce début de semaine à la Bourse de Chicago, anticipant des conditions climatiques plus sèches favorables aux semis dans le Nord des États-Unis.
Certains produits oléagineux entrent dans la composition des biocarburants, leurs prix sont sensibles aux cours du pétrole. Or ceux-ci étaient baissiers lundi 6 juin, dans l’attente d’une réunion de l’Opep le 8 juin à Vienne. Dans les échanges asiatiques du 6 juin, le baril de « light sweet crude » pour livraison en juillet cédait 82 cents à 99,41 dollars. Celui du brent de la mer du Nord pour livraison identique reculait de 96 cents à 114,88 dollars américains.
Hausse des stocks d’huile de palme
Aux États-Unis toujours, les semis de maïs ont nettement progressé, s’affichant à 94 % contre des attentes des opérateurs autour de 93 %, à la faveur d’un temps plus clément en seconde partie de la semaine passée. Cela a été mis à profit également pour avancer les semis de blés de printemps, réalisés maintenant à hauteur de 79 %, contre 98 % en moyenne sur les cinq dernières années. En soja, les semis sont réalisés désormais à hauteur de 68 %, contre 82 % en moyenne.
En Malaisie, le stock d’huile de palme pourrait atteindre 1,75 à 1,8 million de tonnes à la fin du mois de mai, en nette hausse par rapport à avril (1,67 million) et au plus haut depuis janvier 2010, selon certains analystes locaux. Cette augmentation des réserves malaisiennes serait la conséquence d’une hausse de la production du pays, favorisée par des conditions climatiques clémentes. La Malaisie est le premier exportateur mondial d’huile de palme, concurrente du colza et du soja.
Une nouvelle fièvre n’est pas à exclure
Fondamentalement, le marché des oléagineux, après une poussée de fièvre classique dans cette période de « weather market », se calme. Les opérateurs prennent leurs profits et les cours accusent le coup. Rien n’est fait pourtant et les bilans prévisionnels demeurent relativement étroits, surtout en Europe, une nouvelle poussée de fièvre n’est donc pas à exclure. Les opérateurs suivront tout particulièrement cette semaine la sortie des derniers chiffres de l’USDA qui pourraient imprimer une tendance, faute de quoi le marché continuera d’évoluer dans le sillage du pétrole, lui-même fortement dépendant de la bonne santé de l’économie mondiale, alors même que les économistes s’interrogent sur l’essoufflement de la reprise aux États-Unis.