Fin d’année perturbée sur le marché bovin
La mise en place du découplage des aides, et donc la fin de l’ancien système de prime vient bouleverser le marché bovin en fin d’année.
Afin d’obtenir les dernières PAB (Prime à l’abattage des Bovins), les éleveurs se précipitent pour vendre leurs animaux.
Sur les marchés en vif, alors que les volumes étaient plutôt en baisse depuis le début de l’année, les apports sont grimpés en flèche en décembre. Sur les trois dernières semaines, la moyenne calculée par l’Ofival s’élève à 4910 animaux, avec un pic à plus de 5220 gros bovins en semaine 48.
Les abattoirs se plaignent de ne pas pouvoir absorber toute la marchandise et ont exercé de très fortes pressions baissières. Tellement fortes que la rentabilité de la prime est aujourd’hui largement remise en cause... Mais s’ils ont quelques peu ralenti ces derniers jours, les apports restent encore très importants.
Les abattoirs se plaignent également que la marchandise ne correspond pas à leurs besoins, et que les stocks de congelé constitués ne trouveront pas forcément preneur en début d’année.
La chute a d’abord concerné les réformes laitières et les vaches allaitantes un peu âgées, mais celles-ci entraînent également dans leur sillage les bonnes génisses et les vaches bouchères de bonne qualité. Seul le très haut de gamme semble vouloir résister, avec une demande spécifique en viande festive, et alors que les prévisions sont optimistes concernant la consommation de viande bovine en fin d’année.
Le bétail maigre se maintient
Après cette abondance, les disponibilités devraient être bien plus mesurées en janvier. Même si le début d’année n’est pas la période la plus favorable au commerce. Ainsi, les opérateurs prédisent une remontée des cours régulière dans les mois à venir, hausse qui devrait s’accélérer à partir de février.
Ceci explique la bonne tenue des cours du bétail d’embouche, qui reste bien recherché malgré l’effondrement de la viande, et une rentabilité pas forcément évidente à l'heure actuelle !
Stabilisation pour le jeune bovin
En jeune bovin, après une progression très rapide des cours suite à un creux d’offre et à une bonne demande export (vers la Grèce et l’Italie qui sont déjà passé au découplage des aides), les cours se sont stabilisés la semaine dernière.
La demande reste bonne, mais la hausse a peut-être été un peu trop rapide, et le décalage avec le prix de la viande commence à être défavorable...
En broutards, après quelques jours moins évidents, le marché semble également se stabiliser. En revanche, la demande espagnole pour les petites femelles est en retrait...
Flambée des prix en veau de boucherie
Les prix continuent de flamber pour les veaux de boucherie, avec un manque de production qui touche l’Europe entière. Depuis le milieu de l’été, le Prix Moyen Pondéré constaté par l’Ofival est passé de 447 à 592 euro/100 kg, soit 145 euro/100 kg de hausse !
Par comparaison, sur la même période l’année dernière, les prix avaient progressé de «seulement» 30 euro/100 kg, passant de 547 à 577 euro/100 kg !