Fermeté relative des cours
Le prix du soja est reparti à la hausse les dernières semaines, gagnant 22 euros/t. La question fondamentale est toujours portée par les semis en Argentine : les agriculteurs arriveront-ils à semer autant que les prévisions le donnent à espérer ? Début décembre, il restait encore plus de 14 millions d’hectares (Mha) à semer en maïs et soja (dont plus de 12 Mha de soja) pour atteindre les surfaces prévisionnelles, contre 9,7 Mha pour le maximum historique à la même date.
Humidité en Argentine, sécheresse au Brésil
Or, les conditions climatiques ne laissent aucun répit : les pluies de cette semaine ont été particulièrement intenses, et même avec une semaine sèche à venir, les sols devraient rester détrempés. Certains analystes estiment que la récolte ne dépassera pas 53 millions de tonnes (Mt), contre 56 Mt en début de campagne. Les agriculteurs se sont ainsi très peu engagés dans leurs ventes, ce qui tire les prix à la hausse. Mais si une meilleure visibilité sur les semis permet cet engagement, le risque de ventes massives de leur part est important.
Au Brésil, les raisons d’inquiétude sont inverses : le temps reste toujours trop sec, bien que l’espoir revienne avec les précipitations de la semaine prochaine. Les chargements s’affaiblissent encore au départ du pays, laissant les États-Unis comme seul exportateur jusqu’aux récoltes sud-américaines, qui devraient commencer réellement en mars.
Les ventes américaines ont en effet rapidement progressé cette semaine de 1,1 Mt, à 28,4 Mt (21 Mt l’année dernière pour 1 Mt de disponible exportable supplémentaire), et les chargements 16,4 Mt contre 10,2 Mt l’an dernier. La demande reste d’ailleurs bien présente : pour les besoins chinois tout d’abord, mais aussi pour le biodiesel américain : le crédit d’impôt de 1 dollar le gallon de biodiesel incorporé, arrêté en décembre 2011, est actuellement rediscuté par le Congrès dans ce climat de négociation du budget fiscal américain. Une réponse devrait être apportée en cette fin d’année. La sécheresse dans les Grandes Plaines se ressent sur le niveau du Mississipi, trop bas actuellement pour le chargement des barges. Cela oblige les opérateurs à trouver d’autres solutions plus coûteuses, en particulier le fret ferroviaire.
Huile de palme : les stocks s’accumulent en Malaisie
Sur ce début de semaine et comme toujours après une période de hausse, le marché se tasse. Les conditions climatiques semblent devoir s’améliorer au Brésil et surtout, la sortie d’un rapport USDA cette semaine amène les opérateurs à prendre leurs bénéfices. Deux autres facteurs entrent particulièrement en jeu. La santé de l’économie chinoise, dont les indicateurs sont plutôt satisfaisants. Second élément : le marché de l’huile de palme qui n’arrive pas à décoller alors que les stocks continuent à s’accumuler en Malaisie ; ce facteur empêche pour le moment les autres huiles de véritablement décoller.