Faire face à l’incertitude
Après le choc, voire la sidération d’être contraints au confinement face à un virus incontrôlable, nous entrons dans une phase d’incertitude à laquelle la plupart d’entre nous n’avons jamais été confrontés. Nos vies, nos projets ne sont plus, ou presque, entre nos mains. L’avenir se résume au lendemain, voire à quelques jours (quand faudra-t-il refaire des courses ? acheter du pain ? Y a-t-il encore assez de cartouches d’encre pour l’imprimante ?). Une situation difficile à gérer et qui demande de puiser dans nos ressources intérieures. Pour ne pas se laisser aller à des moments d’angoisse face aux enfants dont la capacité d’adaptation est assez étonnante. De la capacité d’adaptation, il en faut aussi aux acteurs économiques de la chaîne alimentaire qui continue à fonctionner en cette période, souvent en mode dégradé et avec certains débouchés à l’arrêt. Nombre de PME ont su réagir très vite, revoir leur mode de production pour protéger leurs salariés, réorienter certaines lignes habituellement dédiées à la restauration, voire se mettre très rapidement au commerce en ligne, en plein essor. L’esprit collectif fait aussi ses preuves en cette période tourmentée entre industriels régionaux, déjà réunis dans des marques collectives, voire entre enseignes habituellement concurrentes. « Ce n’est pas la plus forte des espèces qui survit ni la plus intelligente. C’est celle qui est la plus adaptable au changement, qui vit avec les moyens disponibles et qui coopère contre les menaces communes ». Cette citation de Charles Darwin résonne étrangement en cette période. L’agroalimentaire est un secteur habitué au vivant et à son caractère imprévisible. Gageons que ses acteurs sauront faire preuve d’une belle adaptation à cette nouvelle forme d’aléas et sauront aller de l’avant. Impossible à l’heure actuelle de faire des prévisions sur le monde de l'après-Covid-19. Si ce n’est d’anticiper qu’il faudra faire de plus en plus avec l’incertitude et l’intégrer au cœur des réflexions stratégiques.