Export : quels sont les avantages du VIE pour prospecter ?
Le dispositif VIE a plus de vingt ans. Il est présenté comme une solution avantageuse et peu coûteuse pour aller prospecter, voire plus, vers de nouveaux marchés à l’export.
Dans le cadre de ses journées export agro début avril, Business France a fait le point sur le volontariat international en entreprise (VIE). Après deux ans de crise sanitaire, la situation se stabilise de nouveau. Hormis la Chine continentale, toutes les frontières sont rouvertes. « Nous constatons une augmentation de 50 % de départ par rapport à 2021, indique Christophe Monnier, directeur du VIE à Business France, il y a actuellement 7 500 jeunes en postes dans 100 pays, ce qui représente 600 jeunes de plus par rapport à l’été 2021. Un demi-millier sont dans le secteur agroalimentaire. » En 2020, l’agroalimentaire était le troisième secteur à recruter des VIE derrière les métiers de la finance et de l’assurance, et des énergies. « Et les VIE ne sont pas que pour les grands groupes, contrairement à l’idée reçue ; 75 % des utilisateurs sont des PME ou ETI », vante Christophe Monnier, ajoutant que le VIE est un véritable outil pour se développer sur le marché international.
Être présent sur le terrain
Venue témoigner lors du webinaire organisé par Business France, Laureen Charpot, responsable des ressources humaines France de Technisem, groupe spécialisé dans les semences pour les pays tropicaux, rappelle les avantages d’avoir une personne sur place : « Nous utilisons cet outil depuis dix ans, au Kenya, au Bénin, en Thaïlande, en Angola et prochainement en Amérique du Sud. L’avantage premier est d’avoir une personne sur place qui nous permet de proposer des produits qui correspondent aux attentes et aux habitudes locales. »
Christine Saurel, à la tête du domaine Montirius avec son époux, confirme : « Avant de prendre un VIE pour l’Espagne, nous étions présents à des salons, mais cela n’a jamais rien donné. La porte d’entrée d’un marché est de l’intérieur pour mieux comprendre le pays et les attentes des consommateurs. N'étant pas sur place, nous pensions qu’il fallait un importateur pour l’ensemble de l’Espagne par exemple. Or pas du tout, il nous fallait des intermédiaires dans chaque région. Sans avoir un pied dans le pays, nous ne l’aurions jamais compris. » Les bénéfices ont été là pour ces deux entreprises témoins, les premiers clients étant arrivés assez rapidement après l’embauche du VIE.
De nombreuses aides pour le financement
Le coût reste minime au regard des commandes réalisées. « Le coût total d’un VIE est de 30 000 euros entre son salaire, l’hébergement, le coaching, les déplacements, les échantillonnages, l’étude de faisabilité. Mais, nous avons eu des aides de 15 000 euros par la Région, 5 000 par le Chèque Relance Export (disponible jusqu’à la fin 2022, NDLR) et 6 500 par Business France. Finalement, cela nous aura coûté 3 500 euros, largement rentabilisés par l’envoi de deux ou trois palettes », détaille Manon Saurel, la fille de la propriétaire du domaine Montirius.
Il y a quand même un fort enjeu de ressources humaines dans le choix du candidat. « Quand on a décidé d’ouvrir un VIE, Business France nous a accompagné dans le recrutement et a sélectionné des candidats avant que l’on prenne la main », indique Laureen Charpot, précisant que Business France est en soutien en permanence durant la mission. Alors que le secteur agroalimentaire a du mal à recruter des jeunes candidats, l’ouverture au marché international peut être une porte d’entrée.