Et à l'export, ça donne quoi ?
DR Cocorico ! L'excédent agroalimentaire français a représenté 9,4 milliards d'euros en 2015. C'est 267 millions de plus qu'en 2014. Une bonne nouvelle dans l'ensemble. Dans le détail, la progression ne vient pas des produits agricoles bruts, dont le solde baisse de 101 millions d'euros. Le service de statistiques du ministère de l'Agriculture explique ce phénomène par une chute des exportations de céréales vers le Maroc et l'Algérie, premiers débouchés français, et une hausse des achats de fruits et de légumes. La France a, en revanche, amélioré le solde de ses échanges de produits transformés de 368 millions d'euros. Une bonne performance de son industrie agroalimentaire ? Pas tout à fait. Pour être honnête, l'Hexagone a surtout battu des records de ventes de boissons alcoolisées : champagne et cognac en tête, avec respectivement 2,7 milliards et 2,6 milliards d'euros. Des exportations que l'euro bas a fait bondir en un an de 12,1 % et près de 20 %. De beaux succès pour ces vignobles soit, mais si on enlève ces deux fleurons, que reste-t-il au secteur agroalimentaire ? Les vins tranquilles continuent de perdre des volumes à l'export (-5,2 %). Concernant les produits agroalimentaires à proprement parler, les produits laitiers ont reculé de 478 millions d'euros (7 %), du fait de l'effondrement des cours mondiaux et de l'embargo russe en partie compensé par d'autres destinations. La viande porcine a vu ses expéditions chuter de 11 %, toujours à cause de l'embargo russe. Les produits à base de fruits et légumes ont chu de 3 %. Il ne serait pas juste de dresser un tableau complètement négatif : quelques secteurs tirent leur épingle du jeu comme ceux des biscuits, pâtisseries et pâtes avec des exportations en hausse de 291 millions d'euros, et des chocolats et confiseries à plus 157 millions. Ne nous voilons pas la face : en enlevant les boissons, l'agroalimentaire français aurait enregistré en 2015 un solde négatif de 3,2 milliards d'euros. Pas brillant. De quoi méditer à quelques mois du Sial où le gouvernement aime toujours à faire des discours en faveur du retour de l'agroalimentaire français sur la scène internationale.