Selon des chercheurs de l’Inra
ESB : les mesures de prévention doivent être maintenues
Dans le cadre d’une collaboration européenne, des chercheurs de l’Inra et de l’ENVT viennent de montrer que la tremblante atypique, forme de maladie à prion qui affecte les petits ruminants, avait la capacité à franchir la barrière d’espèce. L’étude publiée dans la revue PNAS du 16 décembre révèle que de « manière inattendue », « la transmission de la tremblante atypique à des souris transgéniques exprimant la protéine prion bovine entraîne la propagation de l’agent responsable de l’Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ». Des résultats s’expliquant par la présence de faibles quantités d’ESB classique dans les isolats, semblant spontanément produites lors du processus de réplication de la tremblante atypique chez ses hôtes naturels, soulignent les chercheurs de l’Inra. Ces données apportent une explication, étayée expérimentalement, à l’apparition au milieu des années 80 de l’ESB classique chez les bovins au Royaume-Uni, avant qu’une épidémie de cette maladie ne s’étende. L’exposition des consommateurs à des produits issus de bovins infectés ayant conduit à l’émergence du variant de la maladie de Creutzfeldt Jakob. Ainsi si l’Europe a pu maîtriser efficacement les risques associés à l’épidémie de l’ESB, « malgré le coût économique des mesures prises, le risque de voir ré-émerger l’ESB à partir de cas de tremblante atypique des petits ruminants plaide pour un maintien des mesures les plus fondamentales », concluent les chercheurs, qui citent « l’interdiction des farines animales et l’élimination et la destruction systématique des tissus à risque le plus élevé ».