En Lozère, la priorité est mise sur la viande locale

> La filière viande lozérienne s'engage sur le local à travers une charte depuis cet été.
Cet été, en pleine crise des prix, les éleveurs lozériens n'ont pas déclaré la guerre aux GMS. Et pour cause : « Chez nous, il y a une très bonne entente, tous les supermarchés de Lozère jouent le jeu », explique Olivier Boulat, président de la FDSEA de la Lozère. « Ce que réclamaient les éleveurs, nous le faisions déjà depuis longtemps. À la suite de la crise de la vache folle, on a appris à travailler ensemble et on a toujours été dans la construction. Il faut dire aussi qu'en tant qu'indépendant, on est libre de choisir nos approvisionnements. Dans notre rayon boucherie, 90 % de la viande vient de Lozère ! » ajoute Jean-Michel Brun, directeur de l'Hyper U de Mende.
Pour officialiser ce travail d'équipe et le faire savoir, la grande distribution, les bouchers et les négociants de la filière viande lozérienne viennent de s'engager – à travers une charte – à privilégier l'achat de viandes locales et à garantir un prix d'équilibre pour les éleveurs. « On est toujours un peu au-dessus des cours nationaux », se félicite Olivier Boulat. « C'est du ga-gnant-gagnant, estime pour sa part Florence Vignal, présidente des bouchers de Lozère. On limite le nombre d'intermédiaires, la marge se répartit plus équitablement et le consommateur se retourne vers nous car il sait d'où vient la viande qu'il achète. » Pour Fabien Batteux, directeur de l'Intermarché de Saint-Chély-d'Apcher, la particularité de la démarche est de réunir autour de la table différentes enseignes concurrentes : Système U, Carrefour, Intermarché, Simply Market… « Depuis cet été, on essaie ensemble de définir nos besoins pour planifier la production à partir de filières locales », explique-t-il, en précisant que désormais, à Intermarché, il n'y aura plus de viande en provenance du Royaume-Uni. C. J./Apap