Ekibio renforce ses filières à l’amont
« Nous travaillons avec des agriculteurs en direct, sur le petit épeautre de la haute Provence, le riz de Camargue, la châtaigne d’Ardèche ou le millet, avec des contrats en volume depuis plusieurs années », rappelle Didier Perreol, président-directeur général fondateur d’Ekibio (95 M€ de CA en 2017, à +8 % sur un an, 220 salariés). Cette année, Didier Perreol, évoquant « une bonne récolte », ne s’inquiète pas trop de son approvisionnement en matières premières, même si les conversions suffisent tout juste à alimenter le marché, d’où les prix élevés en farine. Pour les sécuriser, Ekibio compte sur « sa connaissance parfaite du terrain ». « Nous sommes proches des producteurs avec qui on partage une vision à trois ans », confie Didier Perreol.
Investissement dans des silos pour le petit épeautre
Sur le petit épeautre de la haute Provence, la PME s’approvisionne aujourd’hui auprès de 75 producteurs et est en train d’investir via une société en partage dans des silos de stockage, des outils de triage et de décorticage, en partenariat avec une société d’investissement. Sur le millet, 40 tonnes sont contractualisées. Après une filière blé dur pour ses pâtes françaises, « nous travaillons sur une filière sarrasin pour notre marque Le Pain des fleurs », révèle Didier Perreol.
Si le gouvernement persiste dans cette voie – il espère bien qu’il reverra sa copie –, le patron estime que la suppression des aides au maintien devrait avoir des effets néfastes sur le marché français du bio : « même s’il est encore un peu tôt pour voir les effets sur le monde agricole, l’aide au maintien permet aux productions françaises d’être un peu moins éloignées des prix de l’importation ». « Le riz italien sinon est 15 % moins cher que le riz français », lâche-t-il. Le millet argentin serait aussi moins cher qu’un millet local. C’est également le cas pour des grains de tournesol des pays de l’Est. Si le gouvernement reste sur sa position, l’importation pourrait reprendre du terrain sur la production locale. « C’est quand même un peu dommage de ne pas suivre la réalité du terrain », déplore Didier Perreol.