#Egalim : l'atelier 5 propose d’inverser la formation du prix
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« Certains groupes qui font du prix à tout prix disent que les prix vont augmenter de 15%, c'est-à-dire du niveau du seuil de revente à perte, c'est du mensonge », s'est indigné Serge Papin, patron de Système U et coprésident de l’atelier 5 des états généraux de l’alimentation, réagissant également aux propos de Michel-Edouard Leclerc. « Le Nutella est subventionné par la pomme Royal Gala », a affirmé M. Papin, pour qui la marge moyenne en fruits et légumes se situe entre 30 et 40%, alors que les produits les plus vendus sont à moins de 10% de marge : « voilà la base de l'injustice que vit le monde agricole aujourd'hui », estime-t-il, déclarant vouloir « changer ça ». Pour ce faire, il a présenté jeudi 28 septembre devant les chambres d'agriculture ce qui semble devoir être une avancée majeure dans le cadre de la première phase des états généraux de l'alimentation, sur laquelle l'ensemble des protagonistes sont selon lui tombés d'accord. « Si on veut sauver la filière agricole, la proposition que l'on fait, c'est que ce soient les prix agricoles qui soient au début de la relation contractuelle et non pas l'inverse et ils vont donc proposer, en fonction d'indicateurs de prix de revient de leurs coûts de production, un processus de contrat qui part du prix payé à l'agriculteur, donc ça va tout changer », a affirmé M. Papin. L'accord, qui doit tenir compte des prix du marché, passe par un « renforcement du rôle de l'observatoire des prix et des marges et un renforcement des interprofessions qui seront probablement, dans ce cadre-là, rallongées aux distributeurs », poursuit M. Papin.