[Edito] Y aura-t-il des promos à Noël ?

La loi Egalim à peine adoptée le 2 octobre, les distributeurs se sont inquiétés lors de la traditionnelle conférence annuelle de LSA (le lendemain) de l’encadrement des promotions. Point d’orgue des craintes des enseignes : seront-elles empêchées de pratiquer de fortes promotions sur les produits festifs à Noël ? Michel-Édouard Leclerc avait écrit dès le 1er octobre 2018 au Premier ministre pour lui demander « de ne pas pénaliser les consommateurs en instaurant ces mesures (hausse du SRP, encadrement des promotions, ndlr) avant les fêtes de Noël ». Jacques Creyssel, délégué général de la FCD, a fait la même demande le 3 octobre, déclarant « la date d’application de la loi Alimentation au 1er décembre n’est pas jouable pour nous et pose de vrais problèmes pour les produits festifs ». Les chapons, chocolats, foies gras et autres saumons fumés risquent-ils de rester en masse dans les rayons des linéaires si des -40 %, -50 % voire -60 % ne viennent pas s’afficher sur leurs emballages ? Richard Girardot, président de l’Ania, a beau dire qu’il ne veut plus voir les « -70 % du mois de janvier », il semble bien que durant toutes ces années de guerre des prix, les enseignes aient habitué les Français à acheter en promotion. Et notamment lors des périodes festives. 66 % des promotions actuelles ne pourront plus avoir lieu après la mise en application de la loi Egalim et des ordonnances, selon des experts. Et si l’on en croit Michel-Édouard Leclerc, lever le pied sur la promotion entraînerait tout de suite une baisse des ventes : « nous ralentissons depuis le début de l’année sur les parts de marché parce que nous avons été moins guerriers sur les promos ». Les distributeurs doivent réinventer de nouvelles opérations commerciales attractives en lien avec les industriels, mais pour les produits saisonniers comment remplacer la promotion, facilement lisible par le consommateur ? Certains producteurs agricoles militent eux-mêmes pour que leurs produits soient sortis du cadre des ordonnances. Alors moins de promos, moins de consos ? L’heure du verdict a bientôt sonné.