[Edito] Un quota de bœuf pour calmer Trump
Le commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan, s’est félicité le 14 juin d’être parvenu à régler un ancien contentieux avec Washington, trouvant un accord sur les importations de viande de bœuf sans hormones. L’accord, négocié au nom des 28 par la Commission avec les États-Unis et les principaux fournisseurs étrangers de bœuf, prévoit que jusqu’à 35 000 tonnes du quota soit réservées aux États-Unis (contre 13 000 t aujourd’hui selon Interbev) – mais à une viande « de haute qualité », c’est-à-dire sans hormones. Cette allocation prendra forme graduellement, sur sept ans, en commençant par 18 500 t la première année, selon la Commission. Le reste du quota sera laissé aux autres pays qui exportent vers l’UE : l’Uruguay, l’Australie et l’Argentine. « Avec le succès de ces négociations, la Commission a tenu ses promesses sur un sujet très important avec un partenaire commercial majeur, avec qui nous sommes engagés dans des discussions commerciales plus larges », a tenu a souligné le commissaire européen. Il s’agit bien d’amadouer le président américain à l’heure où s’ouvrent les négociations commerciales avec l’UE et dans lesquelles l’agriculture n’est pas censée entrer. Le règlement du différend sur le bœuf aux hormones semblant juste être un préalable pour que ces négociations se passent bien, quelques jours après que Donald Trump a, entre autres, menacé de taxer les vins français. Un accord ayant du mal à passer du côté de la filière française qui, on peut la comprendre, goûte peu de se voir ainsi donnée en pâture à l’ogre américain par la Commission européenne. « L’accord conclu se traduira par une augmentation des viandes étasuniennes importées par l’Europe », des viandes garanties « sans hormones », mais qui n’en sont pas moins « issues de feed-lots contenant 30 000 bovins en moyenne, engraissés de manière industrielle aux antibiotiques activateurs de croissance », déplore Interbev qui craint de surcroît que les autres pays utilisateurs du contingent ne demandent des compensations. L’agriculture ne doit pas servir de variable d’ajustement dans les négociations commerciales. La France devrait être la première à l’affirmer haut et fort. N’est-ce pas Monsieur Macron ?