Volailles : dix années de croissance à venir
La volaille poursuivra sa lancée d’ici à 2031, où elle devrait représenter la moitié de la consommation mondiale de viande. Pour répondre à la demande croissante, les échanges continueront de progresser.
La volaille poursuivra sa lancée d’ici à 2031, où elle devrait représenter la moitié de la consommation mondiale de viande. Pour répondre à la demande croissante, les échanges continueront de progresser.
La consommation mondiale de volaille devrait augmenter de 15 % entre 2022 et 2031 par rapport à la période de référence (2019-2021), d’après l’OCDE et la FAO, pour atteindre 154 millions de tonnes (Mt). Les volailles représenteront alors presque la moitié des protéines carnées consommées (47 %), devant les viandes porcine, bovine et ovine. Quel que soit le niveau de vie des consommateurs, la volaille présente des atouts. Dans les pays à revenus élevés, elle attire, car elle est perçue comme saine, plus facile à cuisiner et riche en protéines. Ailleurs, elle bénéficiera de la hausse démographique, de l’urbanisation et, par ricochet, des changements d’habitudes alimentaires. L’élevage y fera aussi des gains de productivité qui la rendront plus accessible.
Une poignée de producteurs
En parallèle, la production mondiale devrait bondir de 16 %, soit 21 Mt de plus au cours de la prochaine décennie. Elle contribuera à 45 % de la croissance de la production totale de viande estimée à 377 Mt d’ici à 2031. D’après les projections, l’élevage de volailles dominera de loin : 31 millions de têtes, contre 1,8 million pour la filière bovine. Les pays d’Asie et du Pacifique produiront une volaille sur deux. La Chine sera le principal moteur avec 15 % de la production mondiale.
Dans le reste du monde, l’offre restera concentrée dans un nombre restreint de pays (États-Unis, Brésil, Inde et Indonésie). Les gains de productivité stimuleront davantage la production. Dans l’Union européenne, la production va baisser pour la décennie 2022-2031, à cause de l’augmentation des coûts de production, la baisse des exportations résultant de l’intensification de la concurrence sur les marchés mondiaux et la stagnation du cheptel.
Timide augmentation des échanges mondiaux
Les exportations de viande s’amplifieront, portées par le Brésil et les États-Unis. Les parts de marché du Brésil et des États-Unis s’accentueront pour avoisiner les 40 %. À eux seuls, ces deux pays réaliseront deux tiers de la hausse anticipée des échanges mondiaux de viande pour la période 2022-2031. Les prix de la volaille brésilienne (viande fraîche, réfrigérée ou congelée) destinée à l’exportation devraient suivre de près ceux des céréales qui représentent une part importante de l’alimentation. La volaille constituera les deux tiers des importations de viande en Afrique subsaharienne.
Toutefois, la hausse des échanges n’est évaluée qu’à 3 %, soit un total de 40 Mt. Ceux-ci étaient élevés entre 2019 et 2021 pour combler les pertes de production des pays asiatiques confrontés à une épidémie de peste porcine africaine; les obligeant à chercher d’autres protéines animales. Les chiffres annoncés témoignent d’un retour à la normale.
Des émissions de gaz à effet de serre limitées
L’élevage de volailles et les gains de productivité contribueront à la réduction du ratio « émission de gaz à effet de serre (GES) par unité de viande produite ». Les émissions de GES mondiales imputables à la production de viande seront de 9 % contre un taux estimé à 15 % pour la décennie 2022-2031. Mais cette baisse ne sera pas générale. En Afrique subsaharienne et en région Asie-Pacifique, les GES issus de la production végétale et animale augmenteront respectivement de 17 et 44 %, car l’élevage de ruminants restera important.