Didier Guillaume
« Un agriculteur, un éleveur qui vend des produits en dessous du prix de revient ça devrait être interdit ». Didier Guillaume, alors sénateur de la Drôme, s’exprimait ainsi en 2016 face à Périco Légasse dans l’émission Manger, c’est voter. Il y défendait une agriculture de proximité et bio, accessible à tous. Fils d’éleveur ovin, originaire de la Drôme, Didier Guillaume, 59 ans, enfin devenu ministre de l’Agriculture après avoir failli abandonner la vie politique en début d’année, a consacré sa première visite de terrain au lycée agricole Le Valentin à Bourg-lès-Valence. L’établissement public, dont la ferme de 51 hectares est 100 % bio depuis 2010, accueille tous les deux ans le salon Tech & bio. L’ex-président du club Ambition bio au Sénat, sera-t-il pour autant un indéfectible soutien au bio ? Lors de sa nomination rue de Varenne, il a souhaité « qu’on n’oppose pas l’agriculture productiviste, indispensable et qui exporte […] à l’agriculture localisée, avec du bio et des circuits courts ». Initialement agent du Trésor public, Didier Guillaume connaît bien les dossiers agricoles. Il a été conseiller politique de Jean Glavany au ministère de l’Agriculture et de la Pêche de 1998 à 2002. Président du conseil général de la Drôme, premier département bio de France, de 2004 à 2015, il est élu sénateur en 2008 et préside le groupe socialiste du Sénat de 2014 à 2018. Corapporteur du projet de loi d’avenir pour l’agriculture de Stéphane Le Foll, il a été pressenti plusieurs fois pour lui succéder lors du précédent quinquennat.