Des éleveurs bretons payés pour leurs économies de carbone

> Pierre Weill, fondateur de Bleu-Blanc-Cœur, a signé un accord avec Liffré le 9 octobre.
L'association Bleu-Blanc-Cœur et Liffré, une commune proche de Rennes, ont signé le 9 octobre un accord encore jamais vu en France pour inciter à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en élevage. Bleu-Blanc-Cœur propose aux éleveurs une méthode de calcul des émissions de GES des élevages laitiers (Eco-Méthane reconnue par l'administration et l'ONU), et la com-mune s'engage à acheter aux exploitants le carbone qu'ils n'auront pas émis après modification de l'alimentation des animaux. Prix de la tonne de méthane (qui équivaut à 25 t de CO2) non émise : 375 € (ou 15 €/t de CO2). Liffré a voté un budget de 3000 € pour l'année, reconductible. La contribution peut paraître modeste. Elle consacre la démarche citoyenne d'une collectivité soucieuse d'apporter sa pierre à la lutte contre le réchauffement climatique, à quelques semaines de la Cop 21 de Paris. Il y a un lien direct entre les émissions de méthane entériques des bovins et ce qu'ils consomment. « En les faisant consommer prioritairement de l'herbe, du lin ou de la luzerne, ou en pratiquant l'agriculture biologique, on abaisse automatiquement les émissions de méthane des bovins », explique Pierre Weill, président de Bleu-Blanc-Cœur qui a validé sa méthode de calcul chez 600 éleveurs laitiers. Selon l'association, si la quinzaine d'exploitations laitières de la commune mettaient en place des stratégies de réduction de leurs émissions de GES, elles pourraient abaisser leurs émissions de 700 t de CO2 (ou 28 t de méthane), soit l'équivalent de 2 % des émissions de GES de toute la commune. Selon Bleu-Blanc-Cœur, d'autres accords devraient suivre prochainement.