Demande mondiale soutenue
Période du 30 octobre au 6 novembre. Face à une demande mondiale qui se manifeste activement, le marché du blé présente une offre étroite et qui risque de le devenir plus encore, compte tenu de la situation des récoltes en Amérique du Sud. Nous avons commenté, dans notre dernière chronique, les prévisions et estimations du Conseil international des céréales, qui concluent toutes à cette accentuation de la baisse de l’offre par la réduction des disponibilités chez les grands producteurs et exportateurs mondiaux. Nous écrivions aussi que la France faisait bonne figure par rapport à ce contexte négatif, avec une récolte honorable. En revanche, on commence à s’inquiéter du retard pris par les semis d’hiver en raison des conditions météorologiques détestables. L’observatoire de l’évolution des cultures, Céré’Obs, estimait, à la date du 29 octobre, à 64 % les semis de blé contre 88 % l’an dernier, à la même époque. Il n’y a pas encore à s’alarmer, mais cette situation des cultures ajoute un élément psychologique de tension à une conjoncture qui s’y prête déjà.
Un dollar haut
Le marché français a donc poursuivi l’orientation ferme que nous notions la semaine dernière. En l’absence d’une excessive présence de la plupart des autres grands exportateurs mondiaux, le blé européen se place bien sur le marché international. La France a ainsi participé au dernier appel d’offres égyptien de 300 000 t, pour 120 000 t et la Roumanie pour 80 000 t. La hausse du dollar à l’approche des élections américaines, favorise l’origine européenne avec un euro passant sous la barre des 1,28 dollar... au moment où nous écrivons ces lignes. Une autre attente, de portée certes moins universelle que le résultat de ces élections, est celle de la publication, vendredi 9 novembre, du nouveau rapport de l’USDA.
Remontée des prix ukrainiens
En ce qui concerne le marché français, si de bons espoirs demeurent en matière d’exportation, l’activité en portuaire reste encore calme tandis que sur le marché intérieur, le maïs retient plus l’attention des Fab que le blé, question de prix, et la meunerie se montre prudente dans ses couvertures. Au 1er octobre, les mises en œuvre de blé par les Fab représentaient 1,28 million de tonnes, contre 1,4 l’an dernier, même époque, alors que celles de maïs portaient sur 698 000 t contre 622 000, l’orge étant à la traîne, avec 354 800 t contre 444 600 t. Mais la tendance des cours du maïs pourrait se réorienter si, comme on le murmure, la concurrence ukrainienne venait à se relâcher plus tôt que prévu, comme semble l’indiquer la remontée des prix ukrainiens. Malgré le retard des chantiers de récolte français, (69 % le 29 octobre, contre 92 % l’an dernier) l’AGPM, qui fera, jeudi, un point précis de la conjoncture, maintient ses prévisions de rendement à 96 qx/ha.