Décryptage
Un an après, le rapprochement entre Bigard et Socopa n’a pas eu les effets funestes que certains craignaient alors. Surprise, la grande distribution est même la première à s’en réjouir. « Cela va tirer la filière vers le haut, en améliorant le travail en amont », considère Alain Basquin, responsable des achats chez Carrefour Market. En clair, un opérateur puissant peut aider à modifier en profondeur les pratiques d’un amont agricole encore très dispersé dans son offre et dans ses comportements. Désormais, quand Jean-Paul Bigard s’exprime – ce qui est rare avec la presse – les distributeurs et les éleveurs écoutent. Mais les PME régionales du secteur, souvent étouffées par la guerre des prix que se livraient autrefois Bigard et Socopa, ont aussi trouvé depuis un an quelques motifs de se réjouir. D’abord, parce que quelques outils ont été remis dans le jeu de la concurrence, par les autorités ou par la volonté de Bigard. Ensuite, parce que les grandes enseignes, craignant de trop dépendre d’un seul fournisseur, et surtout de devoir faire avec ses prix, ont à nouveau ouvert la porte à des opérateurs régionaux. Ce qui devrait aussi contribuer à accélérer la modernisation de l’important réseau français de PME du secteur viande.