Dans l’attente des chiffres de l’USDA
Les marchés des oléagineux restent incertains. Ils ont certes effacé une partie des pertes de la quinzaine écoulée mais cherchent depuis une direction. Tous les regards se portent maintenant sur les nouvelles récoltes de l’hémisphère nord.
Les opérateurs attendent avec impatience les chiffres que va délivrer l’USDA (département américain de l’Agriculture) sur les surfaces aux États-Unis. Mais de ce côté de l’Atlantique, les observateurs scrutent le ciel alors que le potentiel semble satisfaisant pour le colza français même si des pluies sont souhaitables ; en Allemagne et en Pologne, les cultures se présentent relativement mal au sortir de l’hiver.
Le soja a connu une forte baisse en quelques jours, la reprise des cours s’est faite avec la même violence les séances suivantes : après tant de variations erratiques, les marchés sont sonnés et peinent à prendre une orientation. À Chicago les volumes échangés sur les marchés à terme sont particulièrement faibles et démontrent l’attentisme ambiant. L’USDA doit délivrer son rapport sur les intentions de semis des producteurs américains ce 31 mars et bon nombre d’opérateurs semblent attendre cette publication.
Soja : inquiétudes outre-Atlantique
Toutefois, on peut relever dans les éléments qui apportent un soutien au cours du complexe oléagineux : la hausse du pétrole liée aux évènements en Libye, le manque de graines aux États-Unis et la pluie qui continue à perturber la récolte du soja au Brésil et commence à inquiéter en Argentine. Dans la province brésilienne du Mato Grosso il reste encore plus de 40 % des surfaces à récolter alors que les plantes sont arrivées à maturité. Les agriculteurs subissent des pénalités qualitatives sur leurs marchandises, voire sont confrontés à des refus… Après avoir parlé d’un nouveau record de production, certains analystes commencent à baisser leurs prévisions, mais les chiffres officiels sont inchangés pour le moment.
Colza : demande supérieure à l’offre
Le marché européen du colza tente de se remettre et de reprendre son souffle après les variations surprenantes de ces dernières semaines. Le contrat mai 2011 d’Euronext Liffe s’est échangé à 411 euros le 15 mars, soit le cours le plus faible depuis cinq mois. Depuis, enchaînant de fortes variations à la hausse (+18,25 €/t le 17 mars), puis quelques corrections, le cours s’est peu à peu redressé et cherche à se maintenir au dessus de 450 €/t. Plus que les variations journalières du sous-jacent, c’est la valeur de la prime entre le marché à terme et le physique qui donne des
indications sur la tendance du marché actuellement. L’écart entre le physique livré dans les usines comme sur la Moselle s’inscrit toujours en positif, signe d’une demande importante par rapport à l’offre de graines. Toutefois, des offres de graines d’importation, disponibles sur les ports du Nord de l’UE, viennent concurrencer la graine française pour les livraisons de fin de campagne. Après avoir atteint plus de 20 €/t, les primes se négocient à +10 €/t en rendu Rouen et autour de +15 €/t sur le marché de la Moselle. Concernant la nouvelle récolte, les primes s’affichent très positives (+8 €/t en dégagement et +17 €/t octobre-décembre).